Marchés de taux: Bernanke confirme le QE-3, Chypre paralysée

(CercleFinance.com) - Le couperet est tombé à Chypre: les banques locales resteront fermées jusqu'à mardi par décision de la banque centrale.
L'économie du pays était à l'arrêt depuis vendredi dernier et l'argent ne circulait plus... maintenant c'est la thrombose.
La machine économique va tomber dans le coma, le commerce local et les échanges avec l'étranger vont s'effondrer: seuls les paiements en liquide sont encore acceptés dans les stations service.
La fermeture des banques chypriotes met en difficulté les banques grecques mais les marchés font comme il n'y avait pas de problème.
La piste d'un 'coup de pouce' en provenance de la Russie (le ministre des finances chypriote est actuellement en négociation à Moscou) suscite quelques espoirs mais poserait pas mal de question sur l'ancrage européen de l'île ces prochaines années.
Toute l'attention des marchés est tournée ce soir vers la FED, le point d'orgue de cette journée coïncidant avec le communiqué final de la FED à l'issue de son FOMC (qui vient d'être publié vers 19H).
Son contenu apparaît conforme aux anticipations et laisse les marchés obligataires -ainsi que Wall Street- de marbre.
Le maintin des taux à 0,25% (à zéro en réalité) a été voté à la quasi unanimité moins une voix (10 sur 11).
Les perspectives de croissance du PIB US en 2013 sont abaissées ainsi que les prévisions d'inflation. Le maintien intégral des injections de liquidités est confirmé mais la politique monétaire pourrait devenir plus restrictive si les conditions économiques s'améliorent (mais le processus est pour l'heure très lent).
L'évocation d'une réflexion concernant une 'exit strategy' pourrait être interprétée comme une préparation psychologique à une réduction de la taille du 'QE-3' lorsque les circonstances s'y prêteront... mais Ben Bernanke n'y a pas fait allusion.
A vrai dire, il n'existe pas de précédent (d'une 'exit strategy') au cours des 50 dernières années et personne n'a jamais vu une grande banque centrale réduire la taille de son bilan grâce au retour de la croissance ou parce que sa crédibilité en dépendait.
Cette journée a été marquée par une nette détente des taux au Sud tandis que les T-Bonds et les Bunds reperdent leur attrait en tant qu'actifs de protection du capital: le rendement des T-Bonds remonte de 1,90 vers 1,94% et celui des Bunds de 1,345% vers 1,395%.
Le '10 ans' italien se détend de 10Pts de base à 6,64% et le '10 ans' espagnol reflue ce soir de 5,09 vers 4,98%.
L'embellie est encore plus nette du côté des emprunts portugais (de 6,25 vers 6,01%) ou grecs (de 12,02% vers 11,82%, malgré la fermeture des banques chypriotes).
La surprise provient de la dette néerlandaise dont le rendement fait un bond de +21Pts de base vers 1,84%.
Le pays est en proie à des difficultés budgétaires qui pourraient lui valoir une inflexion négative de sa notation qui reste actuellement la meilleure... mais apparaît plus fragile que celle de l'Allemagne qui afficherait zéro déficit en 2014.
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