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Fiscalité

Hausses d’impôts ou baisses des dépenses: que préfèrent les Français ?

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Favorables à la taxation exceptionnelles des hauts revenus ou à une hausse de l'imposition des bénéfices des grands groupes revus, les Français s'attendent à ce que la classe moyenne soit aussi mise à contribution. Ils préfèrent donc une baisse des dépenses.

Le projet de Budget présenté ce jeudi en conseil des ministres comprend des hausses d’impôts, qui sont diversement appréciées par les Français. C’est, en tout cas, ce qui ressort d’un sondage dont les résultats ont été dévoilé quelques heures plus tôt.

Dans cette enquête réalisée par l’Ifop à la demande du site Yomoni*, on apprend notamment que la mesure annoncée d’une hausse à titre exceptionnel des impôts des contribuables les plus aisés (250.000 euros de revenus déclarés pour un célibataire, 500.000 euros pour un couple) est approuvée par 74% des Français.

Taxer les super-riches: les sympathisants de Gabriel Attal plus enthousiastes que ceux de Marine Le Pen

Mais quand on scrute les réponses en fonction des préférences partisanes, on note que la proportion de Français favorables à cette ponction exceptionnelle est plus élevée que la moyenne (82%) chez les sympathisants de Gabriel Attal et de Gérald Darmanin (l'un comme l'autre fermement opposés aux augmentations d’impôts) alors que moins des deux tiers (64%) des électeurs de Marine le Pen sont pour.

Il en va de même pour le relèvement de l’impôt sur les sociétés que vont devoir payer l’an prochain les très grosses entreprises (plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires) sur leurs bénéfices en France: 81% des personnes interrogées par l’Ifop en approuvent le principe.

Près de 9 Français sur 10 préfèrent les baisses de dépenses aux hausses d'impôt

Cette ponction présentée comme temporaire est amplement plébiscitée aussi bien par les sympathisants des partis de gauche (95% pour le PS, 91% pour LFI, 85% pour EELV) que par ceux de Renaissance (85%). En revanche, cette approbation est un peu moins massive aussi bien dans l’électorat LR (77%) que dans celui de Marine Le Pen (73%).

L’autre enseignement de ce sondage, c’est qu’au-delà de ces deux mesures ciblées, une large majorité de Français s’opposent à une hausse des impôts pour réduire les déficits. En effet, si on leur laissait le choix entre baisser les dépenses ou augmenter les impôts, 87% des Français privilégieraient la première option.

Et pour expliquer cette opposition massive, il suffit de regarder ce que les Français répondent quand on leur demande s’ils croient que les classes moyennes et populaires seront épargnées par les hausses d’impôts l’année prochaine? La réponse est clairement non. Près de trois personnes interrogées sur quatre n’y croient pas. Avec pour le coup assez peu de différence selon qu’ils font partie ou non de la classe moyenne.

*Étude Ifop pour Yomoni réalisée par questionnaire auto-administré en ligne entre 1er et le 2 octobre 2024 auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco