97 milliards de dollars gagnés en un an: comment Mark Zuckerberg est revenu sur le toit du monde

Le 04/10/2024 à 16h52

Avec un patrimoine de 206 milliards de dollars, le PDG de Meta est devenu la deuxième fortune de la planète en dépassant pour la première fois Jeff Bezos. Retour sur deux ans de reconquête pour Mark Zuckerberg qui avait sombré en 2022.

Et revoilà Mark Zuckerberg. Le PDG de Meta, qu'on pensait fini il y a moins de deux ans et dont la fortune personnelle avait fondu de 75% durant l'année 2022, rejoue désormais les premiers rôles. Selon l'indice Bloomberg, le patrimoine du créateur de Facebook, qui détient 13% de participation dans la maison-mère Meta, est devenu cette semaine le deuxième homme le plus riche du monde.

Son patrimoine est estimé ce vendredi à 206 milliards de dollars, un niveau jamais atteint auparavant par Mark Zuckerberg. Il dépasse pour la première fois Jeff Bezos (205 milliards de dollars) et le français Bernard Arnault (193 milliards de dollars). Seul le patron de SpaceX Elon Musk fait mieux que lui avec une fortune de 256 milliards.

Mais depuis le début de l'année, la fusée des milliardaires, c'est bien le "Zuck". En 2024, la fortune du PDG de Meta a bondi de plus de 78 milliards de dollars, un record dans le classement Bloomberg. Sur un an c'est même près de 100 milliards de dollars qu'il a ajoutés à son patrimoine (97 milliards précisément).

Du fond du gouffre en 2022…

Comment le petit prince de la Silicon Valley a-t-il réussi à sortir de la spirale négative qui menaçait d'emporter son groupe au sortir du Covid? Pour rappel, entre 2021 et fin 2022, les nuages s'amoncelaient dans le ciel de Meta. De la décision d'Apple de limiter les collectes de données à des fins publicitaires au recul du nombre de ses utilisateurs, en passant par les déboires très coûteux du Metaverse et les polémiques autour de la nouvelle politique de Whatsapp sur l'utilisation des données… Plus rien ne semblait fonctionner du côté de Menlo Park, au siège de Meta.

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Tout au long de l'année 2022, il fallait avoir du courage pour acheter des actions Meta. Le cours ne cessait de plonger pour atteindre un plus bas en novembre de cette année à 90 dollars, soit une chute de 76% en à peine plus d'une année. La valorisation de la participation de Zuckerberg n'était alors plus que de 35 milliards de dollars.

… à "l'année de l'efficacité" de 2023

Mais à l'approche des 20 ans de la création de Facebook (anniversaire fêté en février 2024), Mark Zuckerberg a voulu revenir à l'essentiel. Surnommée en interne "année de l'efficacité", 2023 a marqué le retour de Meta au premier plan. Le milliardaire n'a pas hésité à trancher dans le vif: 21.000 employés licenciés, soit un quart des effectifs, une rationalisation des coûts à tous les étages pour limiter la casse du Metaverse qui reste à ce jour un gouffre financier.

Un grand ménage de printemps qui a permis au groupe de renouer avec les bénéfices. Meta a triplé ses gains en 2023 et depuis régulièrement annoncé des bénéfices trimestriels supérieurs aux attentes des analystes. Plus que le niveau de rentabilité, c'est le retour de la croissance du chiffre d'affaires qui enflamme la Bourse depuis un an. En juillet, Meta a ainsi annoncé un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 22% (39 milliards de dollars). Pour la quatrième fois consécutive, les ventes trimestrielles de Meta ont grimpé de plus de 20%. Inédit à l'échelle d'une entreprise mature.

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C'est grâce à l'IA générative que le groupe est redevenu l'étoile la plus brillante de la Silicon Valley. Dans un premier temps, en bénéficiant comme toutes les entreprises du secteur de l'engouement des investisseurs pour les valeurs technologiques. Puis dans un second, en investissant massivement dans ses propres outils d'IA générative pour valoriser ses ventes d'espaces publicitaires.

La dépendance à la Chine

"Je pense que les avantages sont nombreux dans la mesure où cela améliore les recommandations et aide les gens à trouver de meilleurs contenus, ainsi que dans la mesure où cela rend les expériences publicitaires plus efficaces, a expliqué en juillet Mark Zuckerberg lors de la conférence téléphonique sur les résultats financiers.

"Ce sont déjà des produits à grande échelle. Le travail d’IA que nous effectuons va améliorer cela."

Si l'IA générative dope les revenus de Meta (et la fortune de son patron), le groupe est cependant de plus en plus dépendant de deux annonceurs majeurs: Temu et Shein. Les deux détaillants chinois en phase de conquête sur les marchés occidentaux et principalement aux États-Unis dépensent rien qu'à eux deux 800 millions de dollars par trimestre en publicités Facebook et Instagram selon les JMP Securities. Les annonceurs basés en Chine représenteraient désormais 10% du chiffre d'affaires annuel de Meta.

Des dépenses publicitaires qui, selon les analystes, ne pourront pas être soutenables sur le long terme. Si Meta et Zuckerberg sont revenus au firmament, les nuages ne sont pas partis très loin.