Le gouvernement adoube le projet Ineos pour l'usine Smart d'Hambach

Des Smart sont alignées sur un parking de l'usine à Hambach, en Moselle, le 11 septembre 2015 - PATRICK HERTZOG © 2019 AFP
La reprise de l'usine Smart d'Hambach en Moselle semble sur la bonne voie. Le projet de reprise du constrcteur britannique Ienos est jugé "de bonne tenue" a estimé jeudi Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l'Industrie, confirmant que la production de Smart se prolongerait "jusqu'en 2024".
"Le projet d'Ineos nous paraît de bonne tenue. C'est aujourd'hui la piste la plus sérieuse", a confié la ministre au Républicain Lorrain, précisant que son ministère avait sollicité d'autres repreneurs potentiels qui n'ont pas donné suite.
Le constructeur allemand Daimler avait annoncé début juillet la prochaine vente du site de fabrication de la Smart dans le cadre d'une restructuration de son réseau, en raison de difficultés financières liées à l'épidémie de Covid-19. Il est actuellement en négociations avec l'industriel britannique Ineos, qui souhaite y fabriquer son futur 4x4 Grenadier.
Maintenir une activité avec Daimler
"Nous avons obtenu que la production de Smart se fasse jusqu'en 2024, soit deux ans de plus", a ajouté la ministre.
Le groupe allemand Daimler a bien prévu de confier la production du petit véhicule à son partenaire chinois Geely, "à partir de 2022", a expliqué à l'AFP Jean-Yves Schmitt, responsable de la communication de Smart. Mais il "a toujours communiqué son intention de prolonger la production de Smart sur le site d'Hambach jusqu'à 2024", a-t-il tempéré.
La ministre a également affirmé maintenir "la pression sur Daimler", afin de préserver les 1.600 emplois que compte le site, dont 700 parmi les sous-traitants. Daimler deviendra "client du site de Hambach", a-t-elle ajouté, y faisant fabriquer des pièces détachées pour Mercedes, autre marque du groupe allemand.
"Aujourd'hui, c'est ce qui est prévu, les discussions se poursuivent. On explore un certain nombre de pistes", a toutefois nuancé Jean-Yves Schmitt.
Dans le cadre de l'appel à la mobilisation lancé par plusieurs syndicats au niveau national jeudi, la CGT du site a par ailleurs prévu un mouvement de grève. Elle souhaite obtenir la "préservation de l'emploi sur 7 ans", et des "indemnisations conséquentes" en cas de licenciements.
L'intersyndicale (CGT, CFE-CGC, CFDT, CFTC et FO) du site avait déjà appelé à la grève tous les samedis de septembre "jusqu'à l'obtention de garanties inaltérables en termes d'emploi et de rémunération".