BFM Business
Industries

L'A400M, l'avion de transport militaire d'Airbus peut maintenant larguer 80 parachutistes d'un coup

L’avion de transport Airbus A400M nouvelle génération a terminé les tests en vol de certification permettant d’envoyer simultanément 80 parachutistes (40 + 40) équipés des deux portes latérales en un seul passage.

L’avion de transport Airbus A400M nouvelle génération a terminé les tests en vol de certification permettant d’envoyer simultanément 80 parachutistes (40 + 40) équipés des deux portes latérales en un seul passage. - Airbus

80 parachutistes français et belges ont été déployés simultanément depuis un A400M, l'avion de transport d'Airbus en cours de certification.

Après un démarrage délicat, l'A400M redore son image. L'avion militaire de transport mis au point par Airbus vient de passer des tests de saut de 80 parachutistes qui se sont répartis en deux groupes pour sauter en un passage par deux portes latérales. "Il s'agit du plus grand déploiement simultané depuis un A400M en une seule passe", précise Airbus, qui publie des images impressionnantes de la scène. Ce test s'est déroulé sous le contrôle de la Direction générale de l'armement (DGA).

En quelques minutes, des militaires français et belges ont été déployés sur la zone de largage de Ger Azet dans le sud de la France. Ce centre de saut, le plus grand de France, est géré par le 1er régiment de hussards parachutistes (RHP).

Airbus A400M
Airbus A400M © Airbus Défense

Les essais se poursuivront jusqu'en 2020 avec le déploiement cette fois de 58 parachutistes par chacune des deux portes latérales, soit 116 soldats en une passe, "la capacité maximale d'expédition de l'appareil à partir d'une seule porte".

Un gouffre financier et un crash

La réussite de ces certifications est un soulagement pour Airbus Defence & Space, la branche militaire du géant de l'aviation. Durant des années, l'A400M a essuyé de fortes critiques et des doutes sur ses capacités techniques et tactiques. En mai 2015, un A400M s'était écrasé à Séville (Espagne) lors d'un vol de test faisant 4 morts. Sa mise au point, qui a démarré en 2013, a coûté cher au groupe aéronautique. L'avion a même été surnommé par la presse spécialisée "l'avion qui valait 30 milliards". C'est le montant dépensé pour la construction de 174 appareils, soit plus de 10 milliards d'euros de plus qu'initialement prévu.

En 2017, Tom Enders, alors patron d'Airbus, promettait la fin de la série noire. En deux ans, le groupe a fait aboutir les négociations avec les pays clients (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagnes, Turquie, Belgique et Luxembourg). A ce jour, 80 appareils ont été livrés. La France en a reçu 15 sur les 50 qui ont été commandés. Reste encore une centaine de livraisons qui, selon Airbus devraient être finalisées d'ici 2030.

Pascal Samama