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Trump parie sur un succès du Brexit et veut soutenir le Royaume-Uni

Donald Trump prédit que d'autres pays vont quitter l'Union européenne.

Donald Trump prédit que d'autres pays vont quitter l'Union européenne. - Sara d. Davis - Getty - AFP

Le nouveau président américain a indiqué lors d'un entretien au Times paru dimanche qu'il croyait au succès du Brexit et qu'il souhaitait nouer un accord commercial avec le Royaume-Uni au plus vite.

Le président élu américain Donald Trump a prédit que le Brexit serait "un succès" et annoncé qu'il voulait conclure "rapidement" un accord commercial avec le Royaume-Uni, dans un entretien au quotidien Times diffusé dimanche. "Nous allons travailler très dur pour (qu'un tel accord) soit conclu rapidement et dans les règles. Bon pour les deux parties", a souligné Donald Trump.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Jonhson, a accueilli cette proposition avec enthousiasme. "C'est une très bonne nouvelle que les États-Unis veuillent conclure un bon accord commercial avec nous, et veuillent le faire rapidement", a-t-il déclaré alors qu'il arrivait à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles. Il a néanmoins ajouté que cet accord devait être "clairement dans l'intérêt des deux parties". 

De son côté, Frederica Mogherini, chef de la diplomatie de l'Union européenne, a avertit le Royaume-Uni qu'il n'était pas question qu'il négocie un accord commercial avec les États-Unis avant que sa sortie de l'UE ne soit effective. Dès lors que le Royaume-Uni est encore membre de l'UE, "il n'y pas de négociations de manière bilatérale sur un quelconque commercial avec un tiers (...) C'est dans les traités", a rappelé Frederica Mogherini lors d'une conférence de presse à Bruxelles. 

Des propos qui tranchent avec ceux d'Obama

Ces propos de Donald Trump tranchent en tout cas avec ceux de son prédécesseur Barack Obama, qui avait lui annoncé que le Royaume-Uni se retrouverait au bout de la file d'attente pour conclure des accords commerciaux avec les Etats-Unis si jamais il quittait l'UE.

Le président élu a annoncé qu'il rencontrerait "très rapidement" après sa prise de fonction vendredi la Première ministre Theresa May, révélant qu'elle lui avait écrit pour demander un entretien et envoyé en cadeau une copie du discours de Winston Churchill au peuple américain après l'attaque des Japonais contre Pearl Harbour.

Une mère originaire d'Écosse

Lors de l'entretien d'une heure dans la Trump Tower, le président élu a lancé: "j'aime le UK", en rappelant que sa mère était originaire d'Ecosse, selon le Times. Donald Trump estime également que "d'autres pays vont quitter" l'Union européenne en suivant l'exemple de Londres, en raison de la crise migratoire. "Je crois vraiment que s'ils (les pays de l'UE) n'avaient pas été obligés de prendre tous les réfugiés, avec tous les problèmes qui vont avec, il n'y aurait pas eu de Brexit", selon lui.

"Les peuples, les gens, veulent leur propre identité et le Royaume-Uni voulait sa propre identité", a-t-il relevé pour expliquer le vote en faveur du Brexit. Le président élu entretient d'excellents rapports avec l'un des promoteurs de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Nigel Farage, ex-chef du parti anti-immigrés et europhobe Ukip, qui est venu le soutenir dans sa campagne électorale.

Menaces de dumping fiscal

Les Britanniques ont voté le 23 juin dernier pour sortir de l'UE et doivent enclencher le processus d'ici la fin mars. Theresa May doit exposer mardi sa vision des futures relations avec l'UE. La dirigeante souhaite mettre fin à la liberté de circulation et reprendre le contrôle des frontières du pays, une des raisons clefs pour laquelle les Britanniques ont voté la sortie de l'UE.

Mais elle veut aussi conserver le plus large accès possible au marché unique tout en nouant le plus d'accords commerciaux possibles avec les pays hors UE, d'où l'importance de la relation avec les États-Unis. L'UE soutient que la liberté de circulation est liée à l'accès au marché unique. Le ministre de l'Economie Philip Hammond a haussé le ton sur ce plan en menaçant de dumping fiscal l'UE si elle refuse un accès à son marché.

N.G. avec AFP