Premier créancier de la planète pendant 34 ans, le Japon perd son titre au profit de l'Allemagne

Le Japon a battu un record historique, mais a quand même perdu son trône, occupé pendant 34 ans de suite : pour la première fois depuis le début des années 90, Tokyo n'est plus le premier créancier de la planète. C'est l'Allemagne qui détient désormais la plus forte position extérieure, selon des calculs du ministère des Finances japonais.
La notion de "position nette extérieure" évalue les actifs étrangers que détient le pays, par rapport aux actifs détenus par les étrangers dans le pays. Concrètement, les économistes japonais ont calculé les investissements des entreprises japonaises à l'étranger, les biens et sommes détenues par des institutions ou des particuliers, y compris en bourse, et les devises étrangères détenues par le pays - notamment dans les coffres de la banque centrale.
Verdict? Une progression très rapide des actifs japonais, de 12,9 %, pour atteindre fin décembre les 533.050 milliards de yens (3.271 milliards d'euros) de position nette, une fois les possessions étrangères déduites. Mais une première place perdue au profit de l'Allemagne, qui a atteint les 569.700 milliards de yens (3.479 milliards d'euros).
Une affaire de change
Variable essentielle de ce classement : la valeur de la monnaie. Le yen s'affaiblit et cela a profité aux pays rivaux du Japon. L'euro s'est ainsi apprécié de 5% l'année passée par rapport à la monnaie japonaise, ce qui permet mécaniquement à Berlin de détenir - de façon comptable et sans refléter aucune tendance macroéconomique - plus d'actifs japonais décomptés en yens.
Selon les données du ministère, les Japonais ont particulièrement investi dans le domaine de la finance, de l'assurance et du retail, à l'étranger. L'Allemagne, elle, a encore profité d'une politique commerciale fructueuse, malgré des difficultés en Chine. Pékin prend d'ailleurs la troisième place, avec une position nette de 516.300 de yens (3.153 milliards d'euros). La dynamique est nettement en faveur de la Chine, qui pourrait dépasser rapidement l'ancien leader nippon.