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Démission de Justin Trudeau: l'ombre de Donald Trump

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La situation était devenue intenable. Au Canada, Justin Trudeau a finalement annoncé sa démission.

Il a préféré quitter le navire avant qu’il ne sombre complètement. Justin Trudeau a finalement annoncé sa démission. Ce n’est pas vraiment une surprise. Son entourage avait confié, avant les fêtes, qu’il réfléchissait à son avenir. Le chef du gouvernement canadien abandonnera ses fonctions dès que le Parti Liberal l’aura remplacé à la tête de la formation:

"Je ne suis pas quelqu’un qui recule facilement (…) mais il est clair que je ne peux pas être le chef lors les prochaines élections à cause des batailles internes", concède-t-il.

Le dirigeant de 53 ans était sous pression de l’opposition mais pas seulement. Des membres influents de son parti réclamaient également sa démission. Ils ne voyaient plus en lui le leader capable de les mener une nouvelle fois à la victoire. Pour plusieurs raisons: une popularité au plus bas dans les sondages, -20 points derrière son rival conservateur et des difficultés économiques (inflation, crise du logement). La fronde aux sein des Libéraux s’était intensifiée avec le départ de figures clés, notamment celui de la ministre des Finances, le mois dernier.

"Un fusil sur la tempe"

Chrystia Freeland qui était partie sur fond de désaccord sur la manière de gérer le retour de Donald Trump. Précisément sur la stratégie à adopter face à la menace d’une augmentation des droits de douanes. Le Républicain veut taxer les exportations canadiennes à 25%.

La perspective d’une possible guerre commerciale couplée à l’incertitude politique provoque une certaine fébrilité dans le pays.

"Nous avons un fusil sur la tempe. Je ne pense pas qu'un changement de direction puisse survenir à un pire moment dans nos relations bilatérales", estime Fen Osler Hampson, professeur d'affaires internationales à l'Université Carleton, à Ottawa.

Face aux menaces américaines, la Chambre de commerce du Canada lance un appel à l’unité. Pourtant les libéraux tentent de rassurer: tout sera fait pour protéger les intérêt des citoyens, insistent-ils.

Les conservateurs, qui espèrent bien tirer profit de la situation, dénoncent l’irresponsabilité du gouvernement. Tout cela se produit alors que le pays fait "face aux menaces douanières du président Trump. Ça ne peut pas durer. Nous avons besoin d'une élection pour que vous puissiez reprendre le contrôle", déclare Pierre Poilievre, leader de l'opposition.

Des législatives organisées rapidement seraient dans l’intérêt des conservateurs qui sont aujourd’hui très largement en tête des sondages.

Donald Trump n’a pas tardé à réagir à l’annonce de Justin Trudeau. Il recycle, encore et encore, la même plaisanterie en proposant au pays voisin de devenir le 51eme état américain.

"Si le Canada fusionnait avec les Etats-Unis, il n'y aurait pas de droits de douane, les impôts baisseraient considérablement (…) Ensemble, quelle grande nation ce serait!!!"

Par sûr que cela fasse beaucoup rire les Canadiens.

Caroline Loyer