Gaz russe: Catherine MacGregor (Engie) attend "de la clarté" de la part de Bruxelles

Engie attend un signe de Bruxelles. Le conseil européen de l'énergie de début de semaine n'a pas tranché les relations russo-européennes sur la question des livraisons de gaz russe, et l'énergéticien doit aujourd'hui honorer ses engagements.
Sa directrice générale, Catherine MacGregor, a admis sur RTL que la firme allait continuer à payer ses fournisseurs, en attendant des nouvelles du pouvoir public européen.
Le sujet du paiement en roubles est compliqué. Nous continuons à payer selon les termes du contrat, et nous attendons de la clarté, avec un cadre européen sur ces paiements que nous continuerons à faire en euros de notre côté, et qui satisferait les demandes de notre fournisseur."
En clair, Engie va continuer à acheter du gaz, qu'importe les tensions concernant le paiement en roubles exigé par Moscou pour préserver sa stabilité. Bruxelles avait refusé le chantage fait par la Russie concernant ces paiements, mais certains fournisseurs d'énergie comme l'allemand Uniper ont développé des circuits permettant de payer en roubles - via notamment la Gazprom Bank, située en Suisse.
Un arrêt "plausible" des livraisons
Catherine MacGregor a en outre pointé la possibilité que le robinet russe doive être coupé rapidement.
Le scénario de l’arrêt des livraisons de gaz russe est plausible, tous les acteurs s’y préparent activement [...]. La situation devrait se dénouer rapidement, les prochains paiements devraient avoir lieu en mai. Donc un arrêt est possible en mai, selon que l’on trouve une solution ou pas."
La directrice générale a néanmoins souligné que du fait du beau temps, des désagréments sont à exclure avant l'hiver prochain. Le remplissage des stocks, qui a lieu l'été pour l'hiver suivant, est lui l'enjeu majeur des négociations actuelles entre Russes et Européens.
"On est à 34% de stockage en France, un peu plus en Europe. Cela nous permet d’envisager un hiver qui se passerait bien", a t-elle expliqué. De plus, l'arrivée de gaz naturel liquéfié (GNL) des Etats-Unis, du Qatar, de la Norvège et de l'Algérie perd de pallier à court terme les pertes engendrées par la guerre en Ukraine.