Vosges: elle abandonne ses enfants sur une aire d’autoroute

« Un piéton, sur une bande d’arrêt d’urgence d’une voie rapide, a une espérance de vie d’entre 20 et 30 minutes », rappelle le directeur de la Sécurité publique des Vosges. - -
Elle a voulu « leur faire peur », c'est réussi. Dimanche, à Saint-Etienne-Lès-Remiremont, dans les Vosges, l'ambiance est infernale dans la voiture pour cette mère de famille. Accompagnée de son conjoint, elle a récupéré ses deux enfants et deux de leurs amis à un goûter et elle ne parvient à les calmer. Elle menace de les laisser sur une aire de repos s'ils continuent. Et elle passe à l'acte. Elle dit à ses enfants qu'elle reviendra les chercher après avoir déposé leurs amis. L'aller-retour nécessite plus d'une heure. Les enfants abandonnés prennent peur, la nuit tombe, ils commencent à faire le trajet dans la neige sur la bande d'arrêt d'urgence de la quatre voies. Un automobiliste met ses warning et par chance une patrouille de police passe par là. Les enfants sont mis à l'abri, la mère et son conjoint convoqués.
« On aurait pu avoir un drame »
Rappelant « qu’un piéton, sur une bande d’arrêt d’urgence d’une voie rapide, a une espérance de vie d’entre 20 et 30 minutes », le commissaire Michel Klein, directeur de la Sécurité publique des Vosges, ajoute : « ils étaient vraiment en très grand danger, et sans la présence d’une part de cet automobiliste qui a bien réagi et s’est arrêté en mettant son warning, et d’autre part, le hasard qui a conduit une patrouille de police sur les lieux, on aurait certainement pu avoir un drame ».
Vers une réponse « éducative » ?
Devant les policiers, au commissariat, la mère de famille explique qu'elle voulait simplement « leur faire peur », et qu'elle comptait bien venir les récupérer en fin d'après-midi. Une enquête a été ouverte pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui. Elle devra notamment déterminer si les enfants sont en danger au quotidien. Invité ce mardi matin sur RMC, le procureur d'Epinal souhaite que cette femme « prenne conscience de la gravité de son acte ». Le parquet se dirige vers une réponse « éducative », un rappel à la loi, un stage de responsabilité parentale.