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"Un marché pas compétitif": Ryanair ne fermera pas 10 dessertes en France mais va "réduire" ses opérations

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La compagnie irlandaise qui avait menacé d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux en France en raison de la hausse de la taxe sur l'aérien va finalement maintenir sa présence mais réduira ses capacités de "4 ou 5%" cette année.

Ryanair va "réduire" ses opérations en France, mais pas cesser de desservir dix aéroports régionaux comme elle en avait proféré la menace sur fond de hausse de la pression fiscale, a indiqué jeudi le patron de la compagnie aérienne irlandaise à l'AFP.

"Nous allons réduire nos capacités en région en France cette année de 4 ou 5%", a déclaré Michael O'Leary, en marge d'une réunion du lobby européen des compagnies aériennes A4E à Bruxelles. "La triste vérité est que la France ne croît pas autant" que d'autres pays européens, a affirmé le dirigeant de la compagnie à bas coûts, la première du Vieux Continent en nombre de passagers transportés.

"Cette année, par exemple, en Italie, nous allons passer de 60 à 65 millions de passagers. En France, nous allons réduire je pense de 12 à 11 millions", a-t-il détaillé.

Pour Michael O'Leary, "la France est un marché qui n'est pas compétitif", en particulier depuis le triplement de la taxe de solidarité sur les billets d'avion appliquée dans le budget 2025.

"Nous allons toujours voler vers la France"

Lors des débats parlementaires sur ce texte, en novembre dernier, Ryanair avait menacé de cesser de desservir dix aéroports régionaux français. Mais Michael O'Leary a signalé ce jeudi que ce ne serait pas le cas.

"Non, non, non. Nous allons toujours voler vers la France, mais simplement avec des capacités plus faibles", a-t-il assuré.

Ryanair va toutefois fermer sa base de Bordeaux, une décision prévue de longue date, tandis que le département de la Marne a annoncé à la mi-mars que le transporteur quitterait l'aéroport de Vatry à la fin du mois, en raison de la hausse de la fiscalité.

"On ne peut pas d'un côté demander à l'Europe d'être plus compétitive, et de l'autre avoir des gouvernements nationaux qui taxent à mort les billets d'avion", a argumenté le chef d'entreprise.

La loi de finances 2025 du gouvernement français comprend une augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA), passée à 7,4 euros contre 2,63 euros auparavant pour les vols intérieurs ou vers l'Europe. L'Union des aéroports français (UAF) a mis en garde contre le risque de voir les compagnies aériennes à bas coûts, qui pèsent plus de 99% de l'activité de Beauvais, Carcassonne, Béziers et Nîmes, se détourner de la France en raison de l'augmentation de cette taxe.

P.L. avec AFP