Métro et RER: suicides et violences en baisse

Le nombre de suicides a chuté de 70% depuis 2005 sur le réseau RATP. - -
Si la divulgation de données confidentielles prépare d'ordinaire à de mauvaises nouvelles, c'est exactement l'inverse qui se produit cette fois. Data Publica, une société spécialisée dans l'exploitation de données, s'est procuré un rapport interne de la RATP, intitulé "Statistiques annuelles", qui fait la synthèse de l'état du trafic, des accidents de voyageurs, et des suicides.
Selon ce rapport, les violences contre les usagers du métro et des RER A et B -gérés par la RATP- ont légèrement baissé en 2012 par rapport à 2011, passant de 2,91 cas à 2,73 cas par million de voyageurs. Pourtant, entre 2007 et 2010, ces violences avaient tout simplement doublé, de 1,69 à 3,2 cas.
Yves Boutry, de l'Association des usagers des transports d'Ile-de-France, a une explication: "Ce pic de 2010 pourrait s'expliquer par la surcharge de voyageurs constatée sur la ligne A du RER. Ce genre de surcharge crée de l'énervement et peut entraîner des violences. On a amélioré la situation depuis avec l'introduction de RER à deux niveaux".
Les cas de suicide ont fortement diminué
Autre chiffre marquant de ce rapport de la RATP, les suicides et tentatives de suicides ont chuté de près de 70% depuis 2005, passant de 185 cas à 71 en 2011 et 60 en 2012. Sur le papier comme dans la friture des hauts-parleurs, sur les quais de métro, les euphémismes font de la résistance: la RATP ne communique toujours pas sur les "suicides", préférant parler, au sens large, d'"accident grave de voyageur".
Hors suicide, 21 voyageurs ont trouvé la mort en 2012, en empruntant le métro ou les RER A et B. En majorité, il s'agit de victimes de chutes dans les couloirs, sur les quais ou sur les voies. On en dénombrait 25 en 2005, 40 en 2009 et 23 en 2011.
Autre évolution positive de l'accidentologie de la RATP, le nombre d'usagers blessés à chuté de 27,5% depuis 2005, en passant de 8,6 cas par million de voyageurs à 6,2 cas en 2012.
La RATP a fait savoir que tous les chiffres du rapport sont "fiables", mais n'a pas souhaité les commenter.