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Les Airbus A380 toujours nombreux dans le ciel

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Certaines compagnies continuent à exploiter le plus gros avion du monde et décident même d'accentuer son utilisation à l'image de British Airways.

On pensait qu'il appartenait à l'histoire de l'aviation civile. Mais l'Airbus A380 est loin d'avoir dit son dernier mot. Certaines compagnies qui continuent à exploiter le plus gros avion du monde décident aujourd'hui d'accentuer son utilisation à l'image de British Airways. Rappelons que Airbus a décidé d'arrêter sa production en 2019.

La compagnie britannique fait ainsi voler le superjumbo (une à deux rotations par jour) vers Los Angeles, Miami, Washington, Johannesburg et Dubaï, et devrait ajouter Chicago et Dallas entre juillet et octobre prochains.

Selon un décompte de Flightradar, le 21 avril dernier, on dénombrait 50 de ces quadri-réacteurs dans les airs, preuve de sa résilience aupès des compagnies aériennes pour les longs-courriers. Pour autant, on en dénombrait plus de 240 en service avant la crise sanitaire.

Rappelons qu'en 2020, plusieurs grandes compagnies aériennes comme Air France, Lufthansa ou Thai Airways avaient annoncé leur intention d'abandonner l'exploitation de leurs gros porteurs comme le mythique A380. Déjà sur la selette pour leurs coûts d'exploitation, le sort de ces énormes quadrimoteurs a été scellé par la crise sanitaire qui a paralysé le transport aérien. Leur capacité hors normes était devenue un handicap, notamment en terme de rentabilité.

Outre British Airways, Emirates, Qantas, ANA ou encore China Southern font encore voler leurs A380. "On a mis en place les moyens pour l'opérer", expliquait en septembre dernier à BFM Business, Cédric Renard, directeur général France de Emirates qui a reçu à l'automne dernier le dernier appareil produit par Airbus.

Le dirigeant rappelle ainsi que la compagnie a beaucoup investi dans les aménagements des A380 afin de rendre l'expérience de voyage unique. "Voler dans un A380 d'Emirates, ce n'est pas juste voler dans un A380", résume-t-il.

Surtout, le modèle de la compagnie permet de maintenir ses superjumbos en vol. "On a les compétences, le centre de maintenance, le trafic dense nécessaire dans nos liaisons de point à point ou en hub, la croissance du trafic vers et depuis Dubaï en longues distances", explique-t-il. "Il n'y a pas de remise en cause, au contraire. Cet avion est superbe, il est plébiscité par les voyageurs, on croit en cet avion qui permet par ailleurs de nous différencier".

Maintenir le A380 exige donc quelques conditions que peu de compagnies peuvent remplir. "Les compagnies sont dans une logique de rentabilité. Elles se sont énormément endettées pour survivre à la crise et elles vont devoir générer de la rentabilité au maximum. Cela passe par des taux de remplissage élevés et donc des cabines plus petites", expliquait à BFM Business, Guillaume Hue, partner du cabinet Archery Strategy Consulting et spécialiste du secteur.

Les compagnies privilégient ainsi les appareils mono-couloirs, plus faciles à remplir et plus sobres en consommation de kérosène.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business