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Transports

La mortalité routière en hausse de 19,2% en juillet

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Le mois de juillet a été particulièrement meurtrier sur les routes de France, avec une hausse de 19,2% du nombre de tués dans des accidents de la circulation. Cette augmentation poursuit la tendance macabre enregistrée au premier semestre 2015, en hausse de +0,8% par rapport à 2014.

En juillet, la mortalité routière a connu une hausse spectaculaire. Le nombre de morts sur les routes de France a augmenté de 19,2% par rapport à juillet 2014, a annoncé vendredi l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière.

Un total de 360 personnes ont trouvé la mort le mois dernier, soit 58 de plus que l'an dernier à la même époque. Le nombre de blessés a augmenté de 7,7% et celui des personnes hospitalisées a bondi de 13,8% le mois dernier.

Cette augmentation poursuit la tendance macabre enregistrée au premier semestre 2015 (1.558 morts, +0,8% par rapport au premier semestre 2014), dans la foulée d'une année 2014 qui avait déjà vu le nombre de morts sur les routes repartir à la hausse pour la première fois en douze ans (3.384 morts, +3,5%).

Virulentes critiques contre le gouvernement

Depuis plusieurs mois, ces mauvais chiffres suscitent de virulentes critiques contre le gouvernement, notamment de la part des partisans d'une baisse de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires.

Une telle mesure permettrait de sauver près de 400 vies, estiment des associations qui déplorent le "manque de courage politique" du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a préféré pour l'instant l'expérimenter sur trois axes accidentogènes.

Lundi, le Premier ministre Manuel Valls avait annoncé la tenue "à la sortie de l'été" d'un comité interministériel de sécurité routière (CISR), pour la première fois depuis mai 2011. 

Manque de collaboration interministérielle selon un rapport

La veille, le Journal du dimanche révélait un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) de juillet 2014, pointant notamment un manque de collaboration interministérielle. Les inspecteurs y dénoncent notamment une "gouvernance affaiblie", jugeant que "rien ne remplace l'impulsion politique au plus haut niveau de l'Etat".

Pour tenter d'enrayer la hausse inédite de 2014, Bernard Cazeneuve a annoncé en janvier une série de 26 mesures, dont 19 sont déjà en vigueur, parmi lesquelles l'interdiction des kits mains libres et oreillettes au volant, la baisse du taux d'alcoolémie à 0,2g/l pour les conducteurs novices, la modernisation du parc des 4.200 radars et le déploiement de radars "double face". Ces mesures "étaient une prise en compte des préconisations du rapport", s'est défendu lundi le ministre, tout en admettant qu'"il faut approfondir la logique interministérielle".

C. P. avec AFP