L'A400M: la star du 14 juillet

A400M au décollage lors de son vol au salon de l'aéronautique du Bourget, l'avion gros-porteur fera ses débuts officiels pendant le défilé du 14 juillet. - -
Les militaires français l’auront longtemps attendu. L’avion de transport militaire Airbus A400M sera officiellement présenté, dimanche, lors du défilé du 14 juillet, après une première sortie au salon du Bourget en juin dernier.
Dans une interview au Figaro samedi 13 juillet, Fabrice Brégier, PDG d'Airbus, confirme que "l'A 400M devrait être livré d'ici à la fin juillet. L'appareil a déjà reçu sa certification civile européenne".
Il aura donc fallu attendre dix ans, pour voir ce bijou de l'aéronautique européenne prendre son envol. Pour le plus grand bonheur de son constructeur EADS, longtemps raillé par le retard accumulé de l’A400M, et son coût exorbitant à la vue du budget initial de 20 milliards d'euros.
Livré avec quatre ans de retard et une ardoise alourdie de 5,2 milliards d’euros, ce programme d'avion de transport militaire a donné lieu à des négociations tendues entre EADS et les Etats clients, France, Allemagne, Espagne, durant l’année 2009, en pleine crise économique.
Les difficultés de conception expliquent ce retard,la mise au point du turbopropulseur se révélant très délicate. L’ambition technologique du constructeur faisant monter la facture pour les sept pays clients dont la France, en première ligne.
Nouvelle référence en matière de transport militaire
Au total, la France devrait recevoir 50 appareils qui permettront à l’armée de l’air de remplacer ses vétustes C-160 Transall qui arrivent en fin de carrière (en fonctionnement depuis 1963), et de moins dépendre de ses alliés pour les ravitaillements et le transport de matériels ou de troupes. L'intervention au Mali a ainsi mis en avant cette faiblesse française. La France avait été obligé de demander l’appui des britanniques et surtout des américains. En Afghanistan, autre théatre de guerre où les forces françaises sont impliqués, la France a du louer à l'Ukraine des An-124 Antonov pour rapatrier ses équipements lourds (blindés, artilleries, hélicoptères).
Aujourd’hui, les prévisions de vente de l’A400M sont bonnes. Selon Domingo Urena, le patron d’Airbus Military interrogé par les Echos, "pas mal de pays s’y intéressent", et le définit comme "le bon avion au bon moment". Il est vrai que la concurrence est vétuste comme le C130, ou d’un tout autre gabarit comme le C17 de Boeing.
Toutefois, Airbus ne gagnera pas d’argent avec l’A400M, compte tenu des sommes investies dans la conception. Le retard accumulé engendre encore des frais supplémentaires. Fabrice Brégier le confirme: "gagner de l'argent, c'est jouable grâce à l'export mais ce sera difficile".
Malgré cela, l’avionneur européen laisse entendre que le Pentagone pourrait passer commande… après avoir été tant décrié, cela serait un beau pied de nez pour l’A400M, nouveau fleuron de l’aéronautique européenne. "Toutes les armées du monde seront intéressées. C'est un appareil stratégique qui peut transporter jusqu'à 37 tonnes à des milliers de km", s'enthousiasme Fabrice Brégier.
Source: www.assembléenationale.fr/ ministère de la Défense