Intercités: plus de concurrence, de confort et renforcement des lignes promet la SNCF

C'est une ambition forte du gouvernement: régénérer l'offre des trains d'équilibre du territoire de la SNCF (les TET: Intercités et trains de nuit soit 9 millions de passagers par an) après avoir tout misé sur le TGV pour améliorer une qualité de service défaillante et accentuer le report modal de la voiture au train.
Ces ambitions sont aujourd'hui concrétisées à travers la signature de la nouvelle convention entre SNCF Voyageurs et l'Etat pour la période 2022-2031.
"Elle définit les modalités d’exploitation et de financement du service public des TET, confié par l’État à SNCF Voyageurs à travers son offre Intercités pour la période 2022-2031, traduisant ainsi un engagement fort au service des dessertes des territoires et du développement d’une mobilité qui préserve l’environnement" peut-on lire dans un communiqué.
L'objectif est d’augmenter d’environ 20% le nombre de voyageurs transportés par les TET dans les dix ans à venir.
Elle prévoit notamment le renforcement de nombreuses lignes existantes et des liaisons de nuit mais encadre également l'ouverture à la concurrence de ces lignes.
Côté liaisons, la convention prévoit la création d’un 4ème aller-retour quotidien Nantes-Bordeaux depuis début 2022 et d’un 3ème aller-retour quotidien Nantes-Lyon en 2023, ainsi que la mise en œuvre d’allers-retours supplémentaires sur les lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand dès 2026.
Nouveaux indicateurs de satisfaction
Pour ces dernières, le déploiement des nouveaux matériels roulants, commandés en 2019 sera progressif d’ici 2026. "Ils apporteront un confort et une qualité de service très largement accrus" promet la SNCF consciente que cette ligne est l'un de ses gros points noirs.
La convention prévoit aussi la possibilité d’intégrer par avenant d’éventuelles nouvelles offres de jour et de nuit au plus tard au service annuel 2024 si l’Etat autorité organisatrice le décide.
Elle introduit également un dispositif d'incitation pour la SNCF. Ainsi, "outre les indicateurs de performance habituels en matière de respect de l’offre ou de régularité et de l’atteinte de la meilleure satisfaction possible des voyageurs à bord des trains, le mécanisme d’intéressement intègre de nouveaux indicateurs liés aux attentes prioritaires des voyageurs comme la ponctualité au départ, la réactivité et la fiabilité de l’information voyageurs, en particulier en situation perturbée".
La concurrence dans les trains de nuit en 2028
En clair, plus ces critères seront satisfaisants, plus l'intéressement pour la SNCF sera élevé.
"Par la durée inédite de cette convention et son cadre financier solide et exigeant pour l’opérateur que nous sommes, nous avons un cap clair: accueillir davantage de voyageurs grâce à des offres renforcées et une qualité de service toujours meilleure. C’est un défi pour lequel l’Etat pourra compter sur l’engagement et le professionnalisme des équipes Intercités, dont je salue le travail au quotidien et pour l’aboutissement de ce contrat" commente Christophe Fanichet, pDG de SNCF Voyageurs.
Enfin, la convention prévoit un calendrier progressif d’ouverture à la concurrence pour ces lignes. Elles s'étaleront de 2027 à 2030 (années de début d'exploitation par les nouveaux opérateurs) en fonction des lignes.
Concrètement, la concurrence pourra commencer à opérer à partir de fin 2026 pour les lignes Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon, fin 2027 pour les trains de nuit, fin 2028 pour Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand et fin 2029 pour Bordeaux-Marseille.