Grand Paris : la facture explose et des retards sont annoncés

Le réseau des lignes du futur Grand Paris. - -
Les élus d’île de France sont en colère après la remise ce jeudi à Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires, du rapport sur le coût du projet du Grand Paris Express, ce "supermétro" d’Ile-de-France lancé par Nicolas Sarkozy. Initialement chiffré en janvier 2011 à 20,5 milliards, le projet coûterait 9 milliards d’euros de plus que prévu ce qui porterait la facture à 30 milliards, soit encore 50% d'augmentation.
Trois scénarios possibles
Surtout, ces infrastructures mettront davantage de temps à construire. Le haut fonctionnaire Pascal Auzannet estime que sa construction devrait être étalée jusqu’en 2030 et non jusqu’à 2018 ou 2020.
L'auteur du rapport envisage trois scénarios. Le premier, qui permettrait de respecter l'échéance de 2025, nécessiterait de porter la contribution de l'Etat et des collectivités locales à 12 milliards d'euros, "au lieu de 4,9 initialement envisagé, ce qui dans le contexte budgétaire actuel n'est de toute évidence pas envisageable". Il semble de plus techniquement difficile à tenir.
Le troisième, le mieux-disant pour les finances publiques, repousserait à 2040 la fin des travaux -ce qui est a priori inacceptable pour les usagers des transports et les élus.
Certaines lignes sous-évaluées
Pour expliquer les 9 milliards d’euros qui manquent au projet du Grand Paris Express, le rapport estime que les calculs réalisés jusqu’ici sont mauvais. La ligne qui doit traverser la Seine-Saint-Denis était, par exemple, évaluée à deux milliards d’euros. Elle coûterait en fait trois milliards d’euros supplémentaires. Le coût de l’interconnexion entre le réseau ferré existant et les nouvelles lignes du Grand Paris Express n’a lui tout simplement pas été évalué, alors qu’il ajouterait 1,8 milliard d’euros à la facture.
Le gouvernement rendra ses arbitrages en février 2013, selon un communiqué de Cécile Duflot.