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Sous le feu des critiques, Orpea tente d'éteindre l'incendie

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Deux jours après le limogeage de son directeur général, Orpea tente de répondre aux accusations dont le groupe fait l'objet. Son nouveau PDG s'est fendu d'une vidéo sur les réseaux tandis que l'entreprise a publié un communiqué sous forme de lettre à l'adresse des familles.

Orpea sommé de s’expliquer. Dans la tourmente depuis la parution d'une enquête dénonçant les conditions d'accueil dans les Ehpad du groupe, les dirigeants de l’entreprise comptant parmi les leaders mondiaux des maisons de retraite sont convoqués ce mardi par la ministre chargée de l’Autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon, pour répondre à des accusations "d’une gravité exceptionnelle".

Le directeur général pour la France, Jean-Christophe Romersi, et le nouveau PDG, Philippe Charrier, sont attendus à 09h15 dans le bureau de la ministre. "Je souhaite que toute la lumière soit faite sur les faits signalés", a prévenu cette dernière sur Twitter. Le gouvernement a par ailleurs annoncé ce mardi le lancement de deux enquêtes visant Orpea, dont une de l’Inspection générale des finances.

Accusation "infâme"

De son côté, le groupe prépare sa défense. Dès dimanche, décision a été prise de limoger le directeur général, Yves Le Masne, pour envoyer un signal fort. Même si cela "ne présage en rien que les accusations sont fondées", a précisé Philippe Charrier dans une vidéo postée sur YouTube. Le nouveau PDG d’Orpea juge d’ailleurs "infâme" l’accusation selon laquelle Orpea aurait "mis en place un système visant à privilégier le profit au détriment du bien-être des aînés qui (lui) sont confiés".

Pour autant, "nous prenons très au sérieux les attaques qui sont portées contre nous", a-t-il dit. Et d’ajouter: "Bien qu’elles soient d’une violence inouïe, bien qu’elles nous apparaissent animées par une volonté de nuire manifeste, bien que nous les ressentons comme une immense injustice, ces attaques nous interpellent et nous meurtrissent". Philippe Charrier a ainsi assuré que le groupe était "en train de les analyser en profondeur" et "nous allons continuer à le faire avec le concours de regards extérieurs indépendants et sous le contrôle des autorités sanitaires".

En attendant le résultat de cette enquête interne, le patron d’Orpea a reconnu que "des difficultés, des manquements, des erreurs peuvent toujours survenir et surviennent parfois malheureusement". "Notre devoir est de les identifier au plus vite et d’y apporter immédiatement un remède" car "tout manquement, quel qu’en soit le motif, ne peut être qu’intolérable", a-t-il déclaré.

Lettre aux familles

Promettant de "faire toute la lumière sur les allégations avancées", Philippe Charrier a également dit vouloir "corriger les éventuelles erreurs" et aller "toujours plus loin vers la perfection à laquelle tout le monde aspire légitimement". "C’est notre responsabilité et nous l’assumerons".

Dans le même temps, Orpea s’est fendu d’un communiqué sous forme de lettre adressée aux familles qui ont fait part de leur colère ces derniers jours. "Nous sommes profondément meurtris par ce que nous lisons et entendons sur le manière dont les résidents des Ehpad seraient accompagnés. Le Groupe Orpea n’y reconnaît pas la réalité de ce que ses équipes et ses dizaines de milliers de résidents vivent au quotidien, écrit l’entreprise. Soyez assurés que partout, toujours, dès que nous avons connaissance d’un dysfonctionnement nous prenons toutes les dispositifs pour y remédier".

Reste à savoir si la révocation de Yves Le Masne et les multiples déclarations des dirigeants d’Orpea pour tenter d’éteindre l’incendie permettront au groupe de tourner rapidement la page de cet épisode qui ternit sérieusement sa réputation. En témoigne le titre de l’entreprise qui a déjà perdu la moitié de sa valeur en bourse en une semaine pour chuter à 38,80 euros.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco