SFR va vendre à Morgan Stanley 70% de ses centres de données pour plus de 500 millions d'euros

Patrick Drahi, président-fondateur du groupe Altice. - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Le groupe SFR (filiale du groupe Altice, propriétaire de BFM Business, BFM et RMC), est entré en négociations exclusives avec la banque Morgan Stanley pour lui céder 70% de ses 257 centres de données et espaces de bureaux, a-t-il annoncé ce mardi, une opération qui pourrait lui rapporter quelque 530 millions d'euros.
Cette transaction, qui valorise ces data centers à 764 millions d'euros, s'inscrit dans la stratégie du groupe de télécoms et médias de céder des actifs non stratégiques, ont précisé SFR et Altice dans un communiqué.
Cette cession d'un actif valorisé au total à 764 millions d'euros reflète la stratégie du groupe de céder des actifs non stratégiques, ont précisé SFR et Altice dans un communiqué. Altice cherche à alléger sa dette massive de quelque 60 milliards d'euros, afin de rassurer les investisseurs après le scandale de corruption dans sa filiale au Portugal.
Rassurer les marchés et ses créanciers
Ces centres de données, interconnectés via le réseau de fibre optique national français de SFR, seront regroupés dans une société baptisée UltraEdge, qui constituera "le premier fournisseur indépendant de services distribués de data centers" en France, a indiqué Morgan Stanley. Les 70% d'UltraEdge seront rachetés par le fond d'infrastructures de Morgan Stanley, MSIP. La cession devrait être finalisée au cours du premier semestre 2024.
En outre, SFR conclura avec UltraEdge un accord de construction sur mesure qui devrait permettre à l'opérateur télécoms de générer environ 175 millions d'euros de recettes supplémentaires au cours des sept prochaines années.
Le groupe Altice, dirigé par Patrick Drahi, s'efforce de rassurer les marchés et ses créanciers depuis l'arrestation à Lisbonne le 13 juillet d'Armando Pereira. Ce dernier, bras droit de M. Drahi et cofondateur d'Altice, a été mis en examen pour corruption et blanchiment. En septembre, M. Drahi avait indiqué, dans un comité interne, étudier "plusieurs options" de cessions, alors que la presse évoquait déjà la vente des centres de données français.
L'opération évoquée n'avait alors pas convaincu les analystes, au vu de l'ampleur de la dette. "Se limiter (...) à des petites opérations de cession d'infrastructures ne peut complètement suffire à éponger la dette du groupe", avait résumé auprès de l'AFP Sylvain Chevallier, associé au sein du cabinet BearingPoint.