Liaison Lyon-Turin: la décision de Rome attendue vendredi

Chantier du projet de liaison Lyon-Turin - Jean-Pierre Clatot-AFP
Le projet est-il en passe de voir le bout du tunnel? Le gouvernement italien devrait décider d'ici vendredi de poursuivre ou non les travaux de la liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, a annoncé ce mardi le président du Conseil, Giuseppe Conte.
"En ce qui concerne la TAV (liaison à grande vitesse Lyon-Turin), nous sommes proches de la ligne d'arrivée (...) et je pense qu'un choix sera fait d'ici à vendredi", a assuré Giuseppe Conte devant la presse, à l'issue d'un mini-sommet de son gouvernement, très divisé sur le sujet.
La Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini est favorable à ce projet, considéré en revanche comme inutile par le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio. Les deux hommes forts du gouvernement italien s'affrontent toutefois à fleurets mouchetés sur ce thème, dans le souci d'éviter une crise politique et la chute du premier gouvernement populiste dans un pays fondateur de l'Union européenne.
Aucune rencontre prévue avec le gouvernement français
"Comme nous prendrons la meilleure solution pour les Italiens, évidemment le gouvernement ne court aucun risque", a assuré Giuseppe Conte sur ce point, soulignant qu'il serait "le garant" d'une décision sans préjugés. "Je peux vous garantir que nous prendrons une décision visant à protéger l'intérêt national", a-t-il affirmé, ajoutant qu'aucune rencontre avec le gouvernement français n'était prévue dans les jours qui viennent.
Le ministre italien des Finances Giovanni Tria avait rencontré la semaine dernière à Versailles, près de Paris, son homologue français Bruno Le Maire. Il avait alors évoqué une "évolution positive" au sein de son gouvernement concernant ce projet controversé, soutenu par la France et la Commission européenne.
Lyon-Turin en deux heures
L'élément central du Lyon-Turin est un tunnel de 57,5 km qui a commencé à être creusé dans les Alpes italiennes et françaises. Le coût du seul tunnel est estimé à 8,6 milliards d'euros. Ce projet de ligne à grande vitesse vise à réduire les transports de camions pour les transférer sur le rail et à diviser par deux le temps de trajet pour les passagers, en mettant Turin à deux heures de Lyon.