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Le PDG d'Aéroports de Paris tient à "rassurer" les éventuels investisseurs étrangers

Augustin de Romanet a précisé qu'une "puissance étrangère" devrait au préalable avoir été "agréée par le gouvernement" avant de pouvoir prétendre entrer au capital d'ADP, lors sa privatisation.

Augustin de Romanet a précisé qu'une "puissance étrangère" devrait au préalable avoir été "agréée par le gouvernement" avant de pouvoir prétendre entrer au capital d'ADP, lors sa privatisation. - ERIC PIERMONT-AFP

Selon Augustin de Romanet, si le gouvernement ne refuse pas par principe les acteurs étrangers, il souhaite garder le dernier mot sur leur éventuelle au capital d'ADP, lors de sa prochaine privatisation.

La privatisation d'ADP sera un processus encadré et très suivi par le gouvernement. Alors que Bruno Le Maire a fait savoir publiquement qu’il ne tolérerait pas qu’une puissance étrangère en prenne le contrôle, le PDG a tenu à décrypter les propos du ministre de l'Économie.

Interrogé sur CNews, Augustin de Romanet a précisé qu'une "puissance étrangère" devrait au préalable avoir été "agréée par le gouvernement". Dimanche 7 octobre, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait affirmé que l'État garderait le dernier mot et qu'il ne permettrait pas à une "puissance étrangère" de s'imposer à son capital.

"Je pense que ce qu'a voulu dire Bruno Le Maire, c'est que l'argent ne peut pas tout et il a souhaité précisément dire que l'État garderait le dernier mot", a décrypté Augustin de Romanet. "Si un acteur mettait un prix très considérable et que cet acteur n'était pas agréé par l'Etat, celui-ci refuserait. Mais si vous lisez le script de son intervention, il n'a pas refusé par principe les acteurs étrangers. S'agissant de la première frontière du pays, ce n'est pas illégitime de regarder entre les mains de qui on met l'actif", a-t-il ajouté.

L'État détient encore 50,63% du capital d'ADP

Le projet de loi Pacte en cours d'examen à l'Assemblée nationale autorise l'État, qui reçoit environ 160 millions d'euros de dividendes annuels, à procéder à la vente de tout ou partie des actifs qu'il détient dans ADP, soit 50,63% des parts représentant quelque 9,5 milliards d'euros. Le PDG d'ADP a estimé que "le processus d'enchères pourrait se dérouler au premier semestre pour une opération qui se clôture à la fin 2019".

"Je serais attristé qu'ADP casse toutes nos activités internationales pour se concentrer sur l'exploitation de ce qui serait la vache à lait de Charles-de-Gaulle, Le Bourget, Orly. Le futur actionnaire doit pouvoir conserver le modèle d'un groupe qui rayonne dans le monde", a-t-il plaidé. "Est-ce-que c'est le métier de demander au contribuable, donc à l'Etat, de prendre ces risques pour se développer à l'international, je pense que la réponse est non. C'est pour ça que j'ai eu l'occasion de dire que je suis favorable à cette privatisation même si je ne l'ai pas demandée", a enfin rappelé le patron du groupe qui gère trois aéroports en France et 28 à l'étranger.

F.Bergé avec AFP