Les entreprises de la planète désormais plus inquiètes du risque cyber que du covid
Retour à la normale dans la hierarchie des principaux risques perçus par les entreprises dans le monde? Alors que la planète apprend désormais à vivre avec le covid, le risque économique lié à la pandémie n'est plus en tête de liste du Baromètre des risques 2022 d’Allianz qui prend le poul de 2650 experts, notamment des directeurs généraux, gestionnaires de risques, courtiers et assureurs, dans 89 pays et territoires.
Le risque lié aux attaques informatiques reprend en effet la première place, cité par 44% des personnes interrogées (contre 40% en 2021). La hausse récente des attaques par ransomware en constitue la raison majeure. Celles-ci sont considérées comme la principale menace cyber en 2022 par les personnes interrogées (57%). "Les incidents cyber arrivent en tête pour la deuxième fois seulement dans l’histoire du baromètre", souligne l'étude.
Les interruptions d’activité les suivent de près (42% des sondés contre 41% un an plus tôt ), une crainte alimentée par les problèmes de pénurie sur les matières premières ou les composants électroniques.
Catastrophes naturelles: 100 milliards de dollars de pertes en 2021
"La plupart des entreprises redoutent avant tout de ne pas pouvoir fabriquer leurs produits ou fournir leurs services. La situation ne devrait s’améliorer que progressivement cette année. Le renforcement de la résilience face aux nombreuses causes d’interruption d’activité s’avère de plus en plus souvent un avantage concurrentiel", commente Joachim Mueller, PDG d'Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS).
En forte hausse, le risque lié aux catastrophes naturelles gagne trois places en un an (25% contre 17%) suite à l’augmentation des événements météorologiques graves et des risques liés à la transition.
Rappelons qu'en 2021, le total des pertes assurées dans le monde au titre des catastrophes naturelles devrait dépasser les 100 milliards de dollars, battant ainsi un record pour la quatrième année consécutive.
"Des événements autrefois centennaux pourraient survenir plus fréquemment à l’avenir et dans des régions jusque-là considérées comme ‘‘sûres’’. Les bâtiments et les plans de continuité d’activité doivent être plus solides pour pouvoir y faire face", commente Maarten van der Zwaag, directeur mondial du conseil en risques Dommages aux biens chez AGCS.
En France, le covid n'est plus dans le Top 10 des risques
La pandémie covid passe donc de la deuxième à la quatrième place (22% contre 40% en 2021), les entreprises (à 80%) s’estimant généralement bien préparées à de futurs événements.
Précisions néanmoins que cette enquête a été réalisée avant l'émergence du variant Omicron. "L’amélioration de la gestion de la continuité d’activité est la principale mesure prise pour accroître la résilience des entreprises" note Allianz.
Paradoxalement, la pénurie de main d'oeuvre qualifiée est considérée comme un risque par seulement 13% des responsables interrogés. Mais les sondés classent ce risque parmi les cinq premiers dans les secteurs de l’ingénierie, de la construction, de l’immobilier, des services publics et de la santé. Ils le placent au premier rang dans les transports.
En France, le classement est quelque peu différent puisque les interruptions d'activités se hissent en tête des risques avec 51% des sondés contre 44% en 2021. Ils devancent les risques cyber qui perdent une place (48% contre 50%), les catastrophes naturelles bondissent également: 28% contre 17% un an plus tôt tout comme les évolutions législatives et réglementaires qui pourraient découler des prochaines élections (18% contre 12%).

Preuve d'un certain optimisme des entreprises françaises, le risque lié à la situation sanitaire n'apparaît pas dans le Top 10...
*: La 11e édition du Baromètre des Risques d’Allianz a été réalisée auprès des clients (mondiaux) et courtiers d’Allianz, ainsi qu’auprès d’organisations de professionnels de l'industrie. Elle a également été menée auprès des gestionnaires de risques et experts d’Allianz Global Corporate & Specialty et des entités locales d’Allianz. Les chiffres représentent un pourcentage de toutes les réponses des 2650 participants. Les chiffres ne totalisent pas 100% car jusqu’à 3 risques pouvaient être sélectionnés.