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Voitures électriques: "l'écart de prix avec les véhicules thermiques va encore augmenter"

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Invité de BFM Business, le président de la Plateforme automobile s'alarme de la flambée des prix des matières premières qui entrent dans la fabrication des batteries.

L'industrie automobile européenne a clairement pris le virage de l'électrification. Avec un certain succès. En effet, dans un marché au plus bas (ventes en chute de 34% par rapport à 2019 au 1er trimestre), les véhicules électriques tirent clairement leur épingle du jeu (+42% sur un an).

Néanmoins, cette tendance pourrait s'inverser à cause des conséquences de la guerre en Ukraine, notamment sur les prix de l'énergie et des matières qui entrent dans la fabrication des batteries. Des prix qui flambent littéralement et qui vont entraîner l'inflation du prix des véhicules.

"On a un écart de l'ordre 40% dans le prix de vente d'un véhicule électrique par rapport à un véhicule thermique. Cet écart va encore augmenter", s'alarme Luc Chatel, président de la Plateforme automobile ce mercredi sur le platreau du Grand journal de l'éco.

Des batteries 30 à 40% plus chères à fabriquer

"Dans le prix de revient de la batterie, vous avez l'énergie et vous avez les métaux rares. Quand vous voyez l'explosion de sprix des métaux rares depuis le début de la crise et l'explosion des prix de l'énergie, on peut imaginer qu'on va avoir un impact de 30 à 40% sur le prix de la batterie soit 3 à 4000 euros supplémentaires. L'écart qu'on doit réduire avec les véhicules thermiques va ré-augmenter et c'est une vraie difficulté pour que les consommateurs suivent", poursuit-il.

D'où l'inquiétude lancinante depuis quelques mois d'une erreur stratégique de l'Europe d'inciter les constructeurs "de sortir progressivement des moteurs thermiques".

"Nous adhérons à l'objectif", souligne Luc Chatel, "la question c'est le rythme et c'est le fait de mettre tous nos oeufs dans le même panier. Nous considérons que c'est un pari risqué. Il y a des conséquences économiques et sociales. Nous pensons, qu'au moment où des décisions vont être prises, si on avait une clause de revoyure en 2028 pour voir si tout cela est en train de marcher et que les consommateurs suivent et qu'on ne perde pas nos sous-traitants".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business