Starship, SLS, New Glenn… 2022 ouvre l'ère des fusées vers la Lune

La fusée SLS de la Nasa - Nasa
Si 2021 restera comme l'année du tourisme spatial, avec les premiers voyages suborbitaux de Virgin Galactic et Blue Origin, 2022 sera l'année des grandes manœuvres. Celles qui doivent permettre aux hommes de viser la Lune puis Mars.
50 ans après le dernier vol de Saturn V, mythique lanceur qui envoya les Américains sur le sol lunaire, aucune autre fusée de cette envergure n'avait jamais été installée sur un pas de tir. Avec ses 110 mètres de haut et ses 3000 tonnes, elle surplombe encore facilement les lanceurs en activité d'Ariane 5 à Falcon 9, en passant par Soyouz.

Pourtant, trois nouvelles fusées géantes sont sur les starting blocks, prêtes à relancer l'exploration spatiale habitée dès cette année.
Premier à entrer en scène: Starship, le lanceur super-lourd de SpaceX. Avec ses 119 mètres de haut, le lanceur d'Elon Musk est le plus grand, le plus puissant jamais créé avec un but: retourner sur la Lune et surtout poursuivre son voyage jusque sur Mars.
Ce gros cylindre, capable de décoller et d'atterrir à la verticale, a enchaîné les succès et les échecs ces trois dernières années, pour sa première phase de tests. Quelques crashs enflammés sur le pas de tir de Boca Chica ont marqué les esprits mais le dernier vol, en mai 2021, a confirmé le potentiel du lanceur en réalisant sans encombre son premier vol à haute altitude.
Mais, cette année, l'enjeu est multiplié par deux. Starship est en fait composé de deux étages. Le second (qui s'appelle aussi Starship) est celui qui a réalisé les premiers essais. L'étage inférieur, appelé Super Heavy Booster, est celui qui apportera la propulsion phénoménale pour atteindre la Lune. Et c'est donc l'assemblage de ces deux étages qui fera son véritable premier vol cette année, en janvier ou février. En cas de succès, SpaceX pourra alors se projeter sur le futur: embarquer des astronautes vers l'espace mais aussi poursuivre en parallèle son partenariat avec la Nasa pour les prochains voyages lunaires.
Car, la Nasa va aussi tester de son côté son propre lanceur super-lourd, baptisé SLS pour "Space Launch System". Son développement avait commencé en 2011, avant que SpaceX ne vienne rebattre les cartes du secteur, pour relancer l'exploration habitée. Pierre angulaire du programme Artemis, SLS culmine à 111 mètres et emportera la capsule habitée Orion en orbite lunaire. Selon le plan de la Nasa, les astronautes rejoindront alors Starship, déjà en orbite, qui sera chargé d'alunir. Cela n'arrivera pas avant 2025.

En attendant, le premier essai de SLS est prévu au printemps prochain, en mars ou en avril. Il aura pour objectif d'envoyer une première fois Orion, sans passagers, autour de la Lune.
Enfin, un troisième acteur tentera de faire faire décoller son lanceur super-lourd: Jeff Bezos et son entreprise Blue Origin. Après plusieurs séjours suborbitaux en 2021, il s'agira cette fois de faire décoller New Glenn, la fusée présentée comme une (petite) rivale de Starship. Moins puissante que le lanceur de SpaceX, New Glenn fait néanmoins partie de la cour des grands avec une hauteur de plus de 90 mètres.

Si tout se passe bien, le lancement aura lieu à la fin de l'année 2022. Dans un premier temps, ses objectifs seront commerciaux (mise en orbite de satellites) mais Jeff Bezos n'a jamais caché son envie de participer à la course à l'exploration spatiale.