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Semi-conducteurs; comment fonctionnera la future usine européenne d'Intel ?

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Intel va investir 100 milliards d'euros en Europe dans les dix prochaines années. Une usine, dont la localisation sera bientôt dévoilée, produira des semi-conducteurs de pointe.

Face aux pénuries qui pénalisent ses industriels, l'Europe veut sécuriser ses approvisionnements en semi-conducteurs, et s'appuie sur le géant américain Intel. Le groupe va investir 100 milliards d'euros sur le continent dans les dix prochaines années pour construire une usine de semi-conducteurs de pointe.

Une partie de la production, qui permettra de réduire la dépendance européenne à l'Asie dans ce secteur stratégique, pourra être réservée aux industriels européens en cas de difficultés – et l'usine ne produira pas uniquement les puces commercialisées par Intel.

"La prochaine usine européenne sera ouverte à des partenariats", c'est-à-dire qu'elle fabriquera des composants pour des constructeurs automobiles ou d'autres industriels, a expliqué ce mardi matin Stéphane Nègre, président d'Intel France, sur BFM Business. Mais ce seront aussi des partenariats "au niveau de l'architecture", comme Arm ou RISC-V, concurrentes à celle d'Intel.

Concrètement, la future usine européenne pourra "fabriquer des composants qui ne sont pas développés uniquement par Intel, pour des clients qui ne sont pas uniquement nos clients directs", précise-t-il.

Le site choisi bientôt dévoilé

D'autres assembleurs ou d'autres fabricants pourront, en quelque sorte, "sous-louer" des morceaux de l'usine pour y produire des composants. L'objectif est de "mettre les capacités de production au service des industriels européens", afin d'assurer une "meilleure souveraineté" et une meilleure sécurité au niveau de l'approvisionnement en semi-conducteurs, avance Stéphane Nègre, qui souligne que l'usine sera "très cloisonnée" pour respecter la "confidentialité".

La future usine d'Intel pourra-t-elle être implantée en France? L'Allemagne, avec la ville de Dresde (Saxe), fait figure de grande favorite, mais la France "n'a pas perdu", assure Stéphane Nègre.

"L'enveloppe d'investissements que Pat Gelsinger [le PDG d'Intel, ndlr] prévoit sur les années à venir, la France en bénéficiera […] en partie très certainement", souligne-t-il.

Le site choisi pour y implanter l'usine devrait être annoncé "dans les deux mois qui viennent". En attendant, l'UE lèvera le voile ce mardi sur son plan de 42 milliards d'euros pour les semi-conducteurs.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV