PSA inaugure sa nouvelle usine marocaine

PSA - ERIC PIERMONT / AFP
Le constructeur automobile français PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) a inauguré ce jeudi au Maroc une nouvelle usine d'une capacité de production de 100.000 véhicules par an, avec l'objectif de doubler d'ici 2021 le volume de ses ventes dans la zone Afrique-Moyen Orient.
La cérémonie officielle, en présence du roi du Maroc Mohamed VI, a marqué le lancement par PSA de sa plateforme de production d'où sortiront bientôt les nouvelles 208, après des phases de tests ces dernières semaines, selon les informations communiquées par les organisateurs. Depuis décembre, l'usine située près de Kénitra, à environ 200 km au sud du port de Tanger Med, produit déjà les moteurs destinés à ces citadines également produites en Slovaquie, selon la même source.
La capacité de production sera progressivement augmentée à 200.000 véhicules par an. A la signature de l'accord de principe, en 2015, PSA avait affiché son objectif de lancer une "offensive commerciale" en Afrique. L'unité de Kénitra, qui comptera à terme 2500 salariés et 1000 intervenants en sous-traitance, a été construite en quatre ans sur une zone industrielle classée "zone franche" où se sont installés plusieurs équipementiers automobiles.
Renault déjà implanté en Afrique
PSA affiche un taux d'intégration de 60% (pièces fabriquées sur place), en phase avec ses engagements auprès du ministère marocain de l'Industrie qui a fait du développement d'"écosystèmes" son cheval de bataille. Au total, l'installation du groupe au Maroc a entraîné l'ouverture d'une soixantaine d'entreprises dont 27 "greenfields" (créations nouvelles), selon des sources concordantes.
PSA a été précédé au Maroc par son rival français Renault qui a ouvert en 2012 sa plus grande usine en Afrique sur la zone franche de Tanger -1,1 milliard d'euros investis, 7000 employés, des exportations dans 74 pays et un horizon de production de l'ordre de 500.000 véhicules en 2022. Comme Renault à Tanger, PSA bénéficie des avantages fiscaux liés aux zones franches et exportera via Tanger Med vers 80 de ses marchés. Cette politique de délocalisation a suscité des critiques en France.
Le groupe dirigé par Carlos Tavares compte neuf implantations industrielles dans la zone Afrique-Moyen Orient. En Algérie, le site de production qui devait à l'origine produire dès 2019 a obtenu son permis de construire en début d'année, selon des médias algériens. Au Maroc, le géant chinois BYD ("Build Your Dreams") avait signé en 2017 un protocole d'accord pour l'installation d'une usine de voitures électriques près de Tanger sans calendrier ni chiffres sur les investissements prévus. Certains médias locaux ont évoqué la mise à l'arrêt de ce projet.