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Le numéro un mondial des semi-conducteurs va construire une usine au Japon

Dans le contexte actuel de pénurie de composants électroniques, le géant taïwanais TSMC a indiqué que les tensions devaient se poursuivre en 2022. La nouvelle usine au Japon commencera à produire en 2024

Le géant taïwanais des micropuces TSMC a annoncé qu'il allait construire sa première usine au Japon, en pleine pénurie mondiale de composants électroniques, qui a conduit de nombreux pays à courtiser le groupe pour qu'il s'installe sur leur territoire.

Les travaux commenceront l'année prochaine et seront en partie financés par le gouvernement japonais, qui espère que l'usine commencera à produire fin 2024.

Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a déclaré lors d'une conférence de presse jeudi soir que l'accord allait "améliorer l'indépendance de l'industrie des semi-conducteurs de (son) pays et contribuer considérablement à (sa) sécurité économique".

L'économie mondiale est affectée par une importante pénurie de micropuces en silicium, qui sont utilisées dans tous les domaines, des voitures aux missiles en passant par les téléphones et les consoles de jeux.

Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) exploite les plus grandes usines de plaquettes de silicium au monde et produit certaines des puces électroniques les plus petites et les plus avancées.

Un soutien public du Japon estimé à 3,8 milliards d'euros

Une grande partie de la production de TSMC étant concentrée à Taïwan, de nombreux pays ont courtisé l'entreprise pour qu'elle construise des fonderies sur leur territoire.

"Nous ajouterons le soutien aux investissements privés à grande échelle de TSMC à nos plans économiques", a indiqué Fumio Kishida.

Le quotidien japonais Asahi a déclaré vendredi que le gouvernement japonais envisageait un soutien financier d'environ 500 milliards de yens (3,8 milliards d'euros) pour ce projet d'usine.

Outre son projet à venir au Japon, la société TSMC a injecté des milliards dans la construction d'une usine ultramoderne en Arizona.

Tensions encore en 2022

Les usines de TSMC fonctionnent actuellement à pleine capacité et la société a prévenu que la production resterait en flux tendu l'année prochaine. Fin septembre, IHS Markit ne s'attendait pas à un retour à la normale avant 2023.

"Nous nous attendons à ce que la capacité de TSMC reste très serrée en 2021 et tout au long de 2022", a déclaré le directeur général C.C. Wei lors d'une conférence de presse téléphonique.

Au troisième trimestre, son chiffre d'affaires a atteint 14,8 milliards de dollars, en hausse de 22,6% sur un an.

"Notre activité au troisième trimestre a été principalement soutenue par une forte demande sur les quatre secteurs de croissance, à savoir les smartphones, les superordinateurs avec le calcul haute performance (HPC), l'Internet des objects (IoT) et l'automobile", a précisé Wendell Huang, vice-président et directeur financier de TSMC, cité dans un communiqué.

Alors que la demande reste extrêmement forte, le géant technologique a annoncé jeudi prévoir un chiffre d'affaires entre 15,4 et 15,7 milliards de dollars pour le quatrième trimestre, un chiffre supérieur aux estimations des analystes.

Ces annonces ont été saluées par les investisseurs: l'action de TSMC a bondi vendredi de plus de 4,5% dans les échanges matinaux à Taipei.

Le secteur automobile est encore particulièrement perturbé par cette pénurie de composants: en septembre, les ventes de voitures neuves en Europe ont plongé de 23,1% sur un an. Le mois de septembre 2021 a été marqué par le "manque de véhicules causé par la pénurie de semi-conducteurs", souligne dans un communiqué l'Association des constructeurs européens (ACEA).

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet avec AFP Journaliste BFM Auto