La pépite française du film photovoltaïque en redressement judiciaire

La PME française Sunpartner Technologies, spécialiste du "verre photovoltaïque", bâti sur un film ultramince producteur d'énergie, a demandé à être placée en redressement judiciaire. Elle se prépare à céder ses activités bâtiment et électronique grand public.

L'innovation consistant en un film photovoltaïque transparent capable de transformer n’importe quelle surface (vitrée de préférence) en source d’électricité, tarde à trouver son marché. C'est en grande partie la raison des difficultés financières de la société française Sunpartner Technologies, qui a a demandé à être placée en redressement judiciaire. Elle a indiqué qu'elle se préparait à la cession de ses deux activités Bâtiment et électronique grand public et qu'elle avait déjà reçu des "marques d'intérêt". Il lui resterait encore l'activité Transport.

Une technologie protégée par 130 brevets

Cette démarche, effectuée auprès du tribunal de commerce d'Aix-en-Provence, intervient "après plusieurs mois de discussions infructueuses avec les investisseurs historiques (de Sunpartner, ndlr) et avec la Banque Européenne d'Investissement malgré le potentiel de l'offre technologique de l'entreprise", déplore l'entreprise.

Sa technologie baptisée Wysips (protégée par 130 brevets), en convertissant l'énergie solaire en électricité, intéresse les terminaux nomades (smartphones, tablette) dont les écrans, recouverts du film photovoltaïque souple et mince (0,1 mm d'épaisseur), auraient pu se recharger en énergie. Le bâtiment est également une cible commerciale pour la réalisation de vitrage transparent fournisseur d’énergie.

La PME aixoise a levé 73 millions d'euros depuis 2008

Pour financer ses recherches, la PME aixoise a levé 73 millions d'euros depuis sa création en 2008. Elle emploie 68 personnes mais peine à trouver des marchés qui feraient décoller son chiffre d'affaires, estimé à 500.000 euros en 2018.

"Nous sommes donc à la recherche d'industriels pour faire avancer ces activités et convertir nos prévisionnels de chiffre d'affaires, a précisé le président et fondateur Ludovic Deblois. "Les ventes ont commencé, il faut maintenant financer et assurer la croissance. Le temps sera limité pour monter ces opérations, mais nous avons déjà des marques d'intérêt", a-t-il ajouté.

Sunpartner affirme travailler sur une centaine de projets représentant un chiffre d'affaires potentiel de l'ordre de 20 millions d'euros en France et dans les pays limitrophes pour 2019 et 2020.

Frédéric Bergé avec AFP