La France lance sa plateforme nationale de calcul quantique

Les ministres des Armées, de la Recherche et du Numérique ont annoncé le lancement d’une plateforme nationale de calcul quantique. Ce programme vise à coupler des machines quantiques au super-calculateur de Bruyères-le-Châtel.

Les ministres des Armées, de la Recherche et du Numérique ont lancé officiellement mardi la plateforme nationale de calcul quantique, qui doit permettre de développer en France cette technologie appelée à révolutionner l'informatique.

Le programme consistera à coupler des machines quantiques à un super-calculateur classique du centre de Bruyères-le-Châtel, en Ile-de-France, pour constituer des systèmes hybrides capables de performances inédites pour certains types de calculs et d'applications.

Plusieurs types de machines quantiques doivent être testées, a indiqué le secrétaire d'État au Numérique Cédric O en lançant le programme avec la ministre des Armées Florence Parly et la ministre de la Recherche Frédérique Vidal.

"Nous voulons faire en sorte que cette plateforme puisse servir au développement" des différentes start-up françaises et européennes qui sont en train de développer des machines quantiques", a indiqué Cédric O. "D'ici mi-2022, nous ouvrirons une procédure (...) pour l'achat de deux à trois 'hardware' (machines) quantiques qui sont intégrés dans la plateforme", a-t-il indiqué.

"Deux autres appels d'offres sont prévus au cours des trois prochaines années", a-t-il ajouté. Le premier couplage d'une machine quantique avec un super-calculateur est prévu pour 2023, a précisé une source proche du dossier.

Défense et souveraineté

Le centre de calcul de Bruyères-le-Châtel, géré par le Commissariat à l'énergie atomique, est l'un des plus importants centres de calculs européens. Il est utilisé par le ministère des Armées et par le monde de l'industrie et de la recherche. Pour la ministre des Armées Florence Parly, les "technologies quantiques pourraient devenir un outil de supériorité stratégique sur le plan militaire".

L’accès à cette plateforme permettra "aux armées et l’ensemble de la communauté participant aux applications d’intérêt en matière de défense [de] développer une véritable expertise quantique qui renforcera notre supériorité dans les combats de demain", a déclaré Florence Parly.

L'État a lancé ce projet dans le cadre du plan quantique annoncé l'an dernier par Emmanuel Macron. Il prévoit de dépenser jusqu'à 70 millions d'euros, avec jusqu'à 100 millions euros de financements d'autres partenaires, dont l'Union européenne et des industriels.

Cette annonce s’inscrit dans la stratégie nationale définissant le quantique comme un enjeu majeur pour la souveraineté et la supériorité stratégiques de la France. Pour cela, elle consacre 1,8 milliard d’euros, dont 1 milliard financé par l’Etat, notamment via le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA), au développement des technologies quantiques sur la période 2021-2025. Elle a pour objectif de créer 16.000 emplois dans le secteur d’ici 2030.

https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco