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Alstom: amélioration des résultats annuels, objectif de rentabilité repoussé

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L'industriel a publié mercredi une perte nette de 132 millions d'euros en raison d'amortissements liés à l'acquisition des activités ferroviaires de Bombardier, en janvier 2021. Son chiffre d'affaires est en hausse de 7%.

Toujours handicapé par des charges liées à l'acquisition de Bombardier Transport, le constructeur ferroviaire Alstom a fortement réduit sa perte sur son exercice décalé 2022/23 (clos fin mars), mais la conjoncture internationale l'a contraint à retarder d'un an ses objectifs de rentabilité à moyen terme.

Alstom a publié mercredi une perte nette de 132 millions d'euros en raison d'amortissements liés à l'acquisition des activités ferroviaires de Bombardier, en janvier 2021.

Pour les mêmes raisons et à cause d'une charge liée à la dépréciation de sa participation dans le constructeur russe Transmashholding, Alstom avait perdu 581 millions d'euros en 2021/22.

Niveau record pour le carnet de commandes

Sans ces éléments, le "résultat net ajusté" de l'exercice ressort à 292 millions d'euros, contre une perte de 173 millions un an plus tôt.

Le résultat d'exploitation ajusté grimpe lui de 11%, à 852 millions d'euros, ce qui donne une marge de 5,2%, en progression de 0,2 point en un an.

Le chiffre d'affaires du géant français du ferroviaire est également en hausse, gagnant 7% à 16,5 milliards d'euros, dont 8,8 milliards pour le matériel roulant, 3,8 milliards pour les services (dont la maintenance) et 2,4 milliards pour la signalisation ferroviaire.

Les prises de commandes, indicateur clef du secteur, sont en progression de 7%, à 20,7 milliards d'euros, permettant au carnet de commandes d'atteindre le niveau record de 87,4 milliards d'euros au 31 mars.

Alstom a en particulier vendu des TGV supplémentaires en France, trains en Allemagne, en France et en Suède, des tramways en Australie, des métros en Inde et en Egypte et des locomotives au Kazakhstan.

La direction voit le marché du ferroviaire croître partout, avec "120 milliards d'euros d'opportunités sur les 18 prochains mois". Elle salive devant les investissements prévus pour la signalisation en Allemagne et en Italie, le "plan rail" de 100 milliards d'euros en France, les projets en Inde et aux Etats-Unis et les 6000 trains diesel à remplacer en Europe.

La trésorerie est parallèlement redevenue positive.

"Performance solide"

"Nous avons réalisé une performance commerciale solide durant cet exercice", s'est réjoui le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, cité dans un communiqué. "Alstom termine cette année renforcé opérationnellement et accélère sa transformation", a-t-il ajouté.

Le groupe confirme ses perspectives à moyen terme, mais en a retardé l'échéance d'un an, à 2025/26, "en raison principalement du nouvel environnement macroéconomique, et en particulier de l'effet de l'inflation". Il vise notamment une marge opérationnelle ajustée comprise entre 8 et 10%, et d'ici là une progression annuelle d'au moins 5% du chiffre d'affaires.

La marge d'exploitation ajustée devrait atteindre "environ 6%" sur l'exercice 2023/24, selon la direction.

L'agence de notation Moody's a immédiatement abaissé la note d'Alstom de "Baa2" à "Baa3", l'assortissant d'une perspective stable. Elle note que le groupe se porte mieux qu'il y a un an, mais continue à s'inquiéter de sa capacité financière en cas de coup dur.

OC avec AFP