Grâce à des hausses de prix, les revenus de Danone ont nettement progressé

Le fleuron de l'agroalimentaire français, Danone, a relevé ses objectifs de croissance pour l'année 2022 mais la prudence reste de mise dans un contexte économique volatil, insiste son directeur général.
Après la publication des résultats du premier semestre de Danone, les investisseurs restaient de marbre à la Bourse de Paris, le cours grappillant +0,02% à 54,98 euros dans un marché en légère hausse de 0,39% à 10H50.
Le directeur général Antoine de Saint-Affrique a souligné "la forte performance du premier semestre, portée par l'ensemble des géographies et des catégories, alors même que nous faisons face à un environnement externe inédit".
"Environnement inédit"
Danone, qui détient les marques Activia, Evian, Aptamil ou encore Actimel, s'est montré confiant pour 2022 en annonçant un relèvement de son objectif de croissance de chiffre d'affaires, porté par la hausse des prix, selon un communiqué publié mercredi.
Le groupe s'attend désormais à une hausse des ventes comprise entre +5 et +6% en données comparables, contre +3 à +5% précédemment, grâce à "l'effet prix", "et confirme attendre une marge opérationnelle courante supérieure à 12%". Au premier semestre, le chiffre d'affaires s'est établi à 13,3 milliards d'euros, en hausse de 12,6%.
Son bénéfice net a cependant reculé de 31%, à 700 millions d'euros, plombé par des dépréciations liées à la cession des investissements restants dans les partenariats avec Mengniu, le géant chinois des produits laitiers.
Sous l'impulsion d'Antoine de Saint-Affrique, qui a pris la tête du groupe en septembre 2021, Danone a défini sa nouvelle stratégie "Renew Danone" sur la période 2022-2024, mais la guerre en Ukraine rend son déploiement plus difficile.
"Nous n'en sommes qu'au début", a déclaré le dirigeant au cours d'une conférence mercredi matin.
Hausses de prix
"Des hausses de prix ont été passées extrêmement vite lorsque cela a été possible" dans des zones géographiques comme l'Amérique du Nord, a expliqué le directeur général.
"En Europe, dans certains pays, nous en sommes à notre troisième vague de hausses mais nous devons rester compétitifs", a-t-il poursuivi et "dans certains cas, nous faisons face à des négociations musclées".
En France, par exemple, les négociations commerciales pour faire passer les hausses de prix des produits alimentaires auprès de la grande distribution sont en cours depuis le 18 mars et sont source de vives tensions entre industriels et distributeurs.
Portés par ces hausses de prix, tous les pôles du groupe ont affiché une augmentation de leur chiffre d'affaires. La catégorie Eaux a progressé de 16,6% par rapport au premier semestre 2021, la catégorie Nutrition spécialisée a augmenté de 14,7% et les produits laitiers et d'origine végétale (EDP) de 10,2%.
Bond des ventes aux Etats-Unis et en Asie
Le groupe, qui communique ses résultats par grandes zones géographiques, souligne que ses ventes sont en progression partout où il est présent. En Amérique du Nord, le chiffre d'affaires a notamment augmenté de 16%, tiré par les Eaux.
La pénurie de lait infantile aux États-Unis a également permis au groupe d'accroître "ses exportations de solutions pédiatriques Neocate et de lait infantile Aptamil".
En Chine, Asie du Nord et Océanie, les ventes ont progressé de 16,9%, portées par les ventes de lait infantile en Chine.
Dans la partie "reste du monde", Danone souligne que "les conditions opérationnelles restent extrêmement tendues en Russie et en Ukraine", ce qui peut se ressentir "sur les volumes", a précisé Juergen Esser, directeur financier.