Modération des prix des carburants: "C'est normal que tout le monde s'y mette"

15 centimes par litre. Dès le 1er avril, les automobilistes pourront bénéficier d’une remise sur le carburant. Un geste décidé par le gouvernement pour aider les Français à faire face à la flambée des prix. Mais l’exécutif attend aussi des pétroliers qu’ils fassent un effort:
"Comment les Français comprendraient qu’ils payent un plein de gazole à 2 euros, pendant qu’au même moment les pétroliers dégagent toujours de gros bénéfices? Si l’État fait un effort de 15 centimes au litre, et qu’ils font par exemple un effort de 5 centimes, c’est bien 20 centimes qui doivent se retrouver dans la poche des Français", a déclaré Jean Castex dans une interview au Parisien.
"Message reçu", a assuré ce lundi sur BFM Business Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP). "C’est normal que tout le monde s’y mette dans la modération des prix des carburants. L’Etat fait un effort de 15 centimes, ce serait aberrant que dans le même temps les distributeurs pétroliers en profitent pour augmenter leurs profits", a-t-il dit.
Faire marcher la concurrence
Pas question pour autant de s’engager formellement sur une baisse de 5 centimes de tous les distributeurs comme le réclame le Premier ministre. "Il vaut mieux que ce soit la concurrence entre distributeurs qui fasse le travail", a poursuivi Olivier Gantois, expliquant que "le marché de la distribution des carburants est extrêmement compétitif et concurrentiel en France (…), ce qui est finalement bon pour le consommateurs".
Et pour cause, "cette concurrence fait que lorsqu’un distributeur change ses prix à la baisse, les autres sont obligés de suivre, sinon ils ne vendent plus", a souligné le président de l’UFIP. Et de conclure: "L’essentiel, c’est que tout le monde soit d’accord pour modérer les prix".
Des baisses déjà appliquées dans certaines stations
Certaines stations-services n'ont pas attendu pour appliquer la baisse de 35 centimes sur le gasoil annoncée par Michel-Edouard Leclerc pour ce lundi à la faveur d'une baisse des cours:
"Chez les stations-services traditionnelles que je représente, (...) dès la fin de la semaine dernière, les nouveaux tarifs ont été appliqués. Les 35 centimes sont quasiment déjà passés chez nous. Beaucoup de stations étant livrées chaque jour, on a répercuté la baisse directement", a expliqué sur BFMTV Francis Pousse, président de la branche carburant du Conseil national des professions de l’automobile.
Impossible en revanche pour les petits distributeurs de réduire leurs marges pour faire baisser les prix, sachant que "notre marge nette est de 1 à 2 centimes", a expliqué Francis Pousse.