L'Allemagne se prépare à de possibles rationnements de gaz

L'Allemagne se dirige tout droit vers un rationnement du gaz, conséquence de la crise diplomatique entre l'Europe et la Russie. Le pays, qui importe plus de la moitié de son gaz depuis la Russie, fait face à une impasse: impossible de remplacer ces volumes au pied levé.
Interrogée par le Berliner Zeitung, l'Agence fédérale des réseaux - qui est notamment chargée de réguler les marchés des secteurs de l'électricité et du gaz – reconnaît se "préparer à l'éventualité de fermetures industrielles" en raison de la crise énergétique. Déjà plusieurs entreprises ont reçu des messages de leurs fournisseurs pour qu'elles se préparent à un rationnement voire à des coupures de gaz.
"Les clients résidentiels font l'objet d'une protection juridique particulière et sont prioritaires" souligne néanmoins l'Agence fédérale des réseaux.
Les administrations sont aussi protégées par la loi.
Tensions pour l'hiver prochain
De telles mesures, qui pourraient arriver l'hiver prochain, affecteraient des milliers d’entreprises allemandes. Et même avant si les crispations entre l'Europe et la Russie se finissent avec une coupure des vannes. "Il s'agit de se préparer à un cas qui, nous l'espérons, ne se produira jamais" souligne le patron de l'Agence fédérale des réseaux.
Mercredi, la Russie a prévenu qu'elle exigerait désormais des paiements en roubles pour son gaz, une mesure totalement rejetée par Berlin.
Au-delà du gaz, le gazole est aussi concerné par ses coupures éventuelles. Non seulement une partie de ce carburant vient directement de Russie mais celui transformé directement en Europe avec du pétrole nécessite du gaz naturel pour réduire sa teneur en soufre.
La question est européenne, cette fois. Cette semaine, le patron de TotalEnergies s'est montré néanmoins rassurant sur la question. "Je ne pense pas qu'il y aura de rationnement sur le diesel" a assuré Patrick Pouyanné, le patron du pétrolier. A condition probablement d'y mettre le prix.