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Avec un score de 60/100 en matière de RSE, les entreprises françaises font mieux que les moyennes européenne et de l'OCDE

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Selon la 6e édition de l'étude annuelle publiée par EcoVadis et le Médiateur des entreprises, la France se positionne au troisième rang mondial dans ce domaine, derrière la Finlande et la Suède.

Les sociétés françaises font partie des bonnes élèves en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) selon une étude publiée mardi, alors que ces thématiques font face à un retour en arrière au niveau mondial. Selon la 6e édition de cette étude, publiée par EcoVadis - cabinet d'audit spécialisé sur le sujet - et le Médiateur des entreprises, la France se positionne au troisième rang mondial dans ce domaine, derrière la Finlande et la Suède. Les performances de 89.000 entreprises (dont 10.000 françaises) ont été analysées autour de 24 critères incluant des normes internationales sur l'environnement ou les droits humains.

Bilan: la France a vu son score augmenter en 2024 avec 60,4 points sur 100 (contre 57,6 en 2022), contre une moyenne européenne de 57,2 points, de 55,8 points pour l'OCDE, et 45,2 points pour la Chine. En France, 36% des entreprises évaluées ont atteint la catégorie "avancée" (65 points et plus), contre 19% en 2020.

"Si les entreprises françaises arrivaient à plus mettre en avant" cette performance, "peut-être qu'elles gagneraient des marchés à l'export", notamment face à l'Allemagne, moins bien classée, a estimé Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises, lors d'une conférence de presse, mardi.

"Progrès continu"

Les résultats sont arrêtés à fin 2024, avant l'arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump, farouche opposant des enjeux de RSE, et la remise en cause de certains de ces critères au niveau européen. Depuis novembre, un projet de loi de la Commission européenne, dit "omnibus", vise à simplifier trois textes qui forment le Pacte vert européen et dont fait partie la directive européenne "CSRD". Est également concernée par le projet de simplification, la directive "CS3D", qui impose aux entreprises des règles en matière de respect de l'environnement et des droits humains dans toute leur chaîne de production, y compris pour leurs fournisseurs et sous-traitants.

Les organisations patronales européennes, dont le Medef en France, veulent aller plus loin encore et faire d'omnibus "un point de départ" tandis que les ONG s'inquiètent d'un détricotage des réglementations environnementales. Pierre Pelouzet y voit "un double mouvement; un mouvement de progrès continu (...) et à la fois de questionnement sur un outil qui peut paraître un peu trop complexe pour des petites entreprises".

"La CSRD a été la goutte qui a fait déborder le vase, mais il n'y a pas de rejet de la RSE", contrairement "aux États-Unis où il y a un rejet idéologique", estime de son côté Sylvain Guyoton, directeur des évaluations d'EcoVadis.
OC avec AFP