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Aéronautique

"Cela devient invivable": Guillaume Faury (Airbus) vent debout contre les taxes et les normes

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Lors de ses vœux à la presse, celui qui est également le président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) estime que tout est fait pour mettre des "bâtons dans les roues" à l'industrie.

Plutôt calme et mesuré, Guillaume Faury a affiché sa colère ce jeudi lors des voeux du Gifas (le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) à la presse. Pour le patron d'Airbus et président de cette association, l'environnement fiscal et réglementaire pèse de plus en plus sur l'industrie.

Si la filière se porte bien, avec des carnets de commandes remplis pour des années, le dirigeant estime que cet environnement favorable pourrait se retourner à cause d'une inflation fiscale et réglementaire incontrôlée.

"On nous met des bâtons dans les roues", assène-t-il. Et de dénoncer "trop de charges, trop de règlements, trop de contraintes, trop de taxes". "On risque de voir beaucoup d’entreprises aller faire ce qu’elles savent faire ailleurs, parce que cela devient invivable", prévient-il.

Alors que le secteur aéronautique génère 31 milliards d'euros d'excédent commercial, Guillaume Faury souligne qu'il est également le premier taxé. Selon les calculs du Gifas, en 2023 les prélèvements obligatoires ont augmenté de 12% pour atteindre 11,4 milliards d'euros.

Vache à lait

"Regardez, c'est ce qui s'est passé pour l'automobile", lance-t-il. "En 2000, l'automobile française affichait 10 milliards d'euros d'excédent dans la balance commerciale. L'an dernier: -20 milliards! On a perdu 30 milliards". Telle est la perspective que Guillaume Faury veut absolument éviter.

"La filière ne doit pas servir de bouc émissaire ou de vache à lait pour réparer les finances de l’État", affirme-t-il.

"En France, nous avons des filières historiquement championnes, comme l’automobile, le nucléaire et l’aéronautique. Certaines n’ont pas été soutenues comme il se devait à l’échelon français et européen. Elles en payent aujourd’hui le prix et c’est cela que nous devons éviter", a-t-il indiqué.

2025 doit donc être l'année de la simplification massive. Le Gifas par la voix de Guillaume Faury demande moins de règles, moins de normes, une loi de programmation militaire préservée, une baisse de charges, le maintien du crédit impôt recherche mais aussi l'abandon de la surtaxe sur les grandes entreprises, de l'augmentation de la taxe sur les billets d’avion... car "il n y a pas d'amour sans preuve d'amour".

Olivier Chicheportiche et Jean-Baptiste Huet