Les salariés de FagorBrandt appellent l'Etat à l'aide

Fagor, dont FagorBrandt est une filiale, reste asphyxié par une dette de 800 millions d'euros. - -
Les 1.900 salariés de FagorBrandt retiennent désormais leur souffle. Ce lundi 4 novembre, les syndicats du fabricant d'électroménager ont été reçus à Bercy pour demander "l'aide de l'Etat" à cette filiale française du groupe espagnol Fagor, au bord du dépôt de bilan.
Des représentants CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO se sont entretenus pendant près de deux heures avec les cabinets d'Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Michel Sapin (Emploi). Le tout avant une réunion de crise prévue, jeudi 7 octobre, à Bercy avec les élus des trois départements concernés (Loiret, Loir-et-Cher, Vendée).
"Les représentants du ministère nous ont écoutés et assurés que tout serait mis en oeuvre pour soutenir les salariés et maintenir l'outil de travail", sans qu'il y ait d'engagement du gouvernement "pour l'instant", a déclaré le représentant syndical de la CGE-CGC, Christian Legay.
FagorBrandt, "une entreprise viable", selon les syndicats
Le gouvernement attend, en effet, le Comité central d'entreprise extraordinaire de mercredi 6 novembre au siège à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) "pour connaître les orientations stratégiques du groupe", a-t-il précisé. Il a ajouté que FagorBrandt "est une entreprise viable avec un portefeuille de commandes rempli".
Les syndicats ont demandé "une aide de l'Etat pour le redémarrage de l'outil industriel au plus tôt", a affirmé le réprésentant des salariés. Les quatre sites en France, Orléans (Loiret), Vendôme (Loir-et-Cher), La Roche-sur-Yon et Aizenay (Vendée), qui emploient 1.225 personnes, sont à l'arrêt depuis le 21 octobre.
L'ensemble du groupe est menacé de dépôt de bilan depuis que la maison mère, la coopérative basque espagnole Mondragon, a renoncé le 30 octobre à renflouer Fagor, son entreprise-phare. Celle-ci reste asphyxiée par une dette de 800 millions d'euros.
Une ex-usine également menacée
Mais les difficultés de FagorBrandt menacent également d'autres acteurs économiques, dont une ex-usine du groupe, basée à Lyon. La Société d'Innovation et de Technologie (SITL), en voie de reconversion dans la fabrication de véhicules utilitiaires électriques et qui emploie 410 salariés, est aussi en danger.
Lors de sa vente, pour permettre le maintien des emplois (564 à l'époque) et le démarrage des nouvelles activités, Fagor s'était engagé à maintenir la fabrication de lave-linge chez SITL (520.000 exemplaires au total) jusqu'à mars 2015 et à financer des formations pour les salariés afin de faciliter leur reconversion. Des promesses aujourd'hui difficiles à tenir.