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Emploi

Chômage: les pistes du gouvernement pour limiter les indemnisations des hauts salaires

La mise en place de la dégressivité des allocations chômage avait été écartée par les syndicats.

La mise en place de la dégressivité des allocations chômage avait été écartée par les syndicats. - Philippe Huguen - AFP

Dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage, le gouvernement veut revoir les règles d'indemnisation des salaires les plus élevés, jugées trop favorables et trop coûteuses. La dernière piste à l'étude est l'instauration d'une dégressivité des allocations.

Le marché de l'emploi est favorable pour les cadres. Le gouvernement compte bien tirer parti de cette situation pour faire des économies lors de la réforme de l'assurance chômage. Edouard Philippe doit présenter au cours de la seconde quinzaine de juin les arbitrages retenus, après l'échec de la négociation entre les partenaires sociaux. Selon des informations des Echos, la mise en place de la dégressivité des allocations chômage serait au menu, mais elle ne concernerait que les salaires les plus élevés, représentés en majorité par les cadres. L'idée n'est pas nouvelle, elle avait déjà été avancée par Muriel Penicaud en septembre 2018, mais refusé par les syndicats.

Les plus de 50 ans ne devraient pas être concernés

Le gouvernement étant désormais à la manœuvre, il compte donc soutenir cette mesure. Actuellement, un chômeur perçoit 57% de son salaire journalier de référence pour une durée pouvant aller jusqu'à 24 mois (36 pour les plus de 50 ans). La réflexion du gouvernement porte donc sur la mise en place de paliers pour les salaires qui dépasserait un certain plancher. Reste donc à connaître à partir de quel montant d'indemnisation s'enclenche cette dégressivité, mais aussi quelle forme elle prendra. Les plus de 50 ans, dont le retour à l'emploi est plus problématique, pourraient être exclus de ces allocations dégressives.

L'autre piste évoquée par le gouvernement est d'abaisser le plafond des indemnités versées. Actuellement, l'Unédic verse une indemnité maximale de 6615 euros net par mois aux allocataires (soit 7700 euros bruts par) correspondant à 4 fois le plafond de la sécurité sociale. C'est l'un des plus élevés d'Europe, fait valoir l'executif. Edouard Philippe avait été clair sur ce point en février, lors de la présentation du calendrier de la réforme : "Nous devons revoir notre système qui permet d’obtenir des niveaux d’indemnisation pour les salaires élevés, qui sont trois fois supérieurs à ce qui se passe chez nos voisins", avait-il lancé.

D’après l’Unédic, réduire le plafond à 3 fois celui de la Sécurité sociale (5775 euros) permettrait de réaliser 137 millions d’euros d’économies par an, sur un total de 34 milliards d’euros. Un abaissement de ce même plafond à 2,5 fois celui de la Sécurité sociale (4800 euros) dégagerait 285 millions d’euros.