Bercy moins pessimiste dans ses prévisions économiques

Le 16/09/2020 à 20h30

Après la Banque de France et l'Insee, le ministère de l'Economie table à son tour sone récession moins importante que prévu cette année et un fort rebond en 2021.

Après la Banque de France, c'est au tour du gouvernement d'ajuster ses prévisions économiques pour l'année en cours. Et elles sont là encore un peu plus optimistes, ou du moins un peu moins catastrophistes.

Car le gouvernement prévoît toujours un recul du PIB jamais vu depuis 1945 pour la France, mais il ne serait plus "que" de -10% cette année contre -11% précédemment. Le rebond de la consommation de biens durables s'est révélé jusqu'à maintenant plus important que prévu. Et la production industrielle a repris avec plus d'intensité que ce qui avait été escompté. Mais ces prévisions reposent sur une évolution sanitaire qui n'imposerait ni mesures de restrictions de déplacement ni reconfinements partiels.

Pour l'année 2021, le gouvernement prévoit un rebond de 8% dont 1,5% sont aux dépenses et investissements engagés grâce au plan de relance. Le PIB annuel ne devrait donc pas retrouver son niveau de 2019 avant 2022.

Bercy plus pessimiste que l'Insee

Ce léger mieux qui devrait permettre d'atténuer l'ampleur du déficit public qui cette année devrait atteindre 10,2% du PIB et non pas 11,4%, comme le prévoyait la dernière estimation du mois de juin. La dette quant elle représentera 117,5% du PIB, un peu moins là encore que les 120,9% que prévoyait jusqu'à maintenant le gouvernement. En 2021, elle devrait légèrement se contracter (116,2%) mais restera à des niveaux historiques.

Sur le front de l'emploi en revanche, il ne faut pas s'attendre à des miracles. Bercy anticipe toujours un recul massif du nombre total d'emplois (-800.000) sur l'ensemble de l'année 2020. Et le retour à un niveau d'emplois équivalent à 2019 prendra du temps puisque le gouvernement estime que l'économie française ne créera "que" 300.000 emplois en 2021.

Dans l'ensemble, les prévisions de Bercy sont plus prudentes que celles de la Banque de France et de l'Insee qui tablent sur un rebond plus important. Ainsi quand le gouvernement anticipe un recul de 10% du PIB en 2020 la Banque de France estime qu'il se contractera de 8,7% et l'Insee de 9%.