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Union européenne

Taxation des voitures électriques chinoises: la filière du cognac se dit "sacrifiée"

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La filière redoute de faire les frais d'une guerre commerciale entre Bruxelles et Pékin, qui menace de taxer les eaux-de-vie à base de vin importées de l'UE.

L'interprofession du cognac s'estime "sacrifiée" après le feu vert donné ce vendredi par les pays membres de l'Union européenne (UE) à l'imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine.

"Nos demandes de report du vote et de solution négociée ont été ignorées. Les autorités françaises nous ont abandonnés. Nous ne comprenons pas pourquoi notre filière est ainsi sacrifiée", déclare le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) dans un communiqué transmis à l'AFP.

La filière redoute de faire les frais de la guerre commerciale entre Bruxelles et Pékin, qui menace de taxer les eaux-de-vie à base de vin importées de l'UE. "Nous espérons malgré tout que le bon sens prévaudra. Le dialogue doit se poursuivre pour parvenir à une solution négociée permettant d'éviter à nos produits une surtaxe pouvant les exclure du marché chinois", ajoute l'interprofession.

Berlin appelle à éviter la "guerre commerciale"

De son côté, le ministre allemand des Finances a exhorté la Commission européenne à éviter le déclenchement d'une "guerre commerciale" avec Pékin. La Commission "ne doit pas déclencher de guerre commerciale" en dépit de ce vote, a écrit le ministre libéral Christian Lindner sur X, appelant à "une solution négociée" avec Pékin, alors que l'Allemagne a voté contre cette proposition de surtaxes.

La Commission européenne a désormais les mains libres pour ajouter aux 10% de taxe déjà en place une surtaxe allant jusqu'à 35% sur les véhicules à batterie de fabrication chinoise. Ces droits compensateurs doivent entrer en vigueur fin octobre.

Outre l'Allemagne, la Slovaquie, la Slovénie, et Malte se sont exprimés "contre" cette surtaxe, sans parvenir à rassembler la majorité nécessaire pour renverser la décision des Vingt-sept, selon des résultats transmis à l'AFP par des diplomates européens. La coalition allemande autour des sociaux-démocrates d'Olaf Scholz a hésité jusqu'au dernier moment, les Verts souhaitant un vote "pour" ou l'abstention, tandis que les libéraux de Christian Lindner soutenait le vote "contre" depuis le début.

OC avec AFP