BFM Business
Union européenne

Brexit: les négociations au point mort, un nouvel accord jugé "extrêmement improbable"

La probabilité d'un accord se réduit sur le Brexit

La probabilité d'un accord se réduit sur le Brexit - Daniel LEAL-OLIVAS / AFP

Les relations entre Londres et Bruxelles semblent s'être tendues ces dernières heures alors que chacune des parties campent sur ses positions. Désormais, plus personne ne semble croire à la possibilité de conclure un nouvel accord de sortie. Le gouvernement britannique a par ailleurs réaffirmé son intention d'éviter tout report.

Londres et Bruxelles à deux doigts de la rupture? Selon une source des services du Premier ministre britannique citée par The Spectator, Boris Johnson table sur un échec des négociations de divorce avec l'Union européenne et fera "toutes sortes de choses" pour éviter un report du Brexit.

"Les négociations vont probablement se terminer cette semaine", a indiqué cette source du 10, Downing Street dans le magazine conservateur. "Nous indiquerons aussi clairement que ce gouvernement ne continuera pas à négocier, tout report serait donc totalement inutile", a-t-elle ajouté. Downing Street n'a pas fait de commentaire. 

Un responsable britannique toujours cité The Spectator a également accusé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar de "ne pas vouloir négocier". "Il y a pas mal de gens à Paris et à Berlin qui aimeraient discuter de notre offre, mais Merkel et Macron ne pousseront pas Barnier à moins que l'Irlande ne déclare vouloir négocier", soutient ce responsable britannique. 

"Nous pouvons faire toutes sortes de choses pour saborder un report"

Du côté des Européens, une des sources bruxelloises interrogées par l'AFP a estimé que ces "accusations n'aident pas" à faire avancer les discussions. Angela Merkel a pour sa part averti ce mardi Boris Johnson qu'un accord sur le Brexit s'annonçait "extrêmement improbable" faute de nouvelles propositions de Londres sur l'Irlande, a indiqué une source à Downing Street. L'entretien téléphonique entre les deux dirigeants a eu lieu alors que de difficiles négociations se tiennent à Bruxelles pour éviter un "no deal" le 31 octobre, sur la base d'un projet présenté mercredi dernier par Boris Johnson. Le président du Conseil européen Donald Tusk a quant à lui estimé que le Premier ministre britannique jouait "avec l'avenir de l'Europe". 

Arrivé au pouvoir fin juillet, Boris Johnson s'est engagé à sortir le Royaume-Uni de l'UE à tout prix le 31 octobre, après deux précédents reports, malgré une loi le contraignant à demander un délai si aucun accord n'est trouvé d'ici au 19 octobre, juste après un sommet européen présenté comme celui de la dernière chance. 

Les spéculations vont bon train au Royaume-Uni sur la volonté du dirigeant de contourner le texte de loi, qu'il s'est pourtant engagé à respecter, en exploitant une éventuelle faille ou en demandant à un État membre de l'UE d'opposer son veto à un report. "L'avis légal que nous avons reçu est clair sur le fait que nous pouvons faire toutes sortes de choses pour saborder un report", a affirmé la source.

La menace de Londres aux pays favorables à un report

Les propositions présentées la semaine dernière par Londres pour tenter de mettre fin au casse-tête de la frontière irlandaise après le Brexit ont été rejetées en l'état par les Européens. Ils ont donné aux Britanniques une semaine, jusqu'à vendredi, pour les modifier afin d'éviter un "no deal" le 31 octobre.

"Nous indiquerons clairement en privé et publiquement que les pays s'opposant à un report iront en tête de la liste d'attente pour une coopération future (...). Ceux qui soutiennent le report iront en bas de la liste d'attente", a menacé la source. Si un nouveau délai était accordé, Boris Johnson fera campagne pour un "no deal" en cas d'élections législatives anticipées, afin de "marginaliser" l'europhobe Parti du Brexit, a prévenu la source. 

L'ancienne ministre du Travail Amber Rudd, qui a démissionné du gouvernement en septembre, a dit penser mardi sur la BBC que cette source est Dominic Cummings, conseiller spécial de Boris Johnson et grand artisan de la victoire du "Leave" lors du référendum sur le Brexit en 2016.

P.L avec AFP