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Union européenne

Brexit: le Royaume-Uni doit préparer sa frontière à l'augmentation des contrôles douaniers

Boris Johnson arrive à la conférence nationale du parti conservateur à Manchester, samedi 2 octobre.

Boris Johnson arrive à la conférence nationale du parti conservateur à Manchester, samedi 2 octobre. - Ben Stansall / AFP

Un rapport du contrôleur des comptes britanniques estime que le Royaume-Uni va devoir mieux préparer sa frontière pour assurer les nouveaux contrôles douaniers qui devront s'appliquer l'an prochain après avoir été reportés.

Les longues files d'attente de camions à la frontière lors du Brexit "n'ont pas eu lieu", mais le gouvernement britannique doit mettre les bouchées doubles pour être prêt à l'augmentation des contrôles aux frontières l'an prochain, prévient un rapport du contrôleur des comptes britanniques.

"Le gouvernement a largement réussi" à faire fonctionner la frontière au 1er janvier 2021, estime le National Audit Office (NAO), mais il s'est reposé sur des "mesures temporaires", en reportant notamment à plusieurs reprises l'entrée en vigueur complète des contrôles des importations venues d'Europe.

"Cela ne peut pas durer indéfiniment", tranche le NAO, jugeant que "le fonctionnement actuel de la frontière n'est pas tenable" sur le long terme. Il ne permet notamment pas de lutter contre "la contrebande et les activités illicites et de se conformer aux obligations internationales" du Royaume-Uni.

Désavantage concurrentiel

Ce système crée en outre un désavantage concurrentiel pour les exportateurs britanniques, alors que l'UE a, de son côté, mis en place des contrôles sur les biens en provenance du Royaume-Uni, indique le rapport. Selon le calendrier actuel du gouvernement, les contrôles des importations seront mis en place par étapes d'ici juillet 2022, ce qui "augmentera encore" les charges pesant sur les entreprises depuis l'entrée en vigueur du Brexit, selon le NAO.

Nouveaux systèmes, infrastructures dédiées aux contrôles: il reste encore "beaucoup de travail" au gouvernement britannique pour aboutir à un système qui offre notamment "clarté et facilité d'utilisation pour les utilisateurs frontaliers". En dépit d'un accord commercial entre l'UE et le Royaume-Uni, le commerce de biens entre l'île et le continent avait baissé fortement juste après l'entrée en vigueur effective du Brexit, avant de rebondir.

La situation de l'Irlande du Nord, objet de vives tensions entre Londres et Bruxelles, est à part, alors que le protocole nord-irlandais maintient de fait l'Irlande du Nord dans l'union douanière et le marché unique européens. Londres exige la renégociation de ces mesures douanières spécifiques mais les discussions sont dans l'impasse. Mais "il est essentiel" que les autorités britanniques et d'Irlande du Nord "mettent en place les systèmes, l'infrastructure et les ressources nécessaires" pour être en mesure de "mettre en oeuvre rapidement" tout accord qui serait conclu entre le Royaume-Uni et l'UE, selon le NAO.

P.L. avec AFP