Sondage BFMTV – 8 Français sur 10 jugent que les recettes des impôts sont mal utilisées

Le grand débat désormais terminé, le chef de l'État doit présenter ses mesures à la mi-avril. Plusieurs d'entre elles tenteront probablement de répondre au sentiment d'injustice fiscale ressenti par de nombreux Français, lesquels se sont montrés particulièrement critiques à l’encontre du système actuel.
Car si une majorité de Français (59%) considère que le paiement des impôts et taxes est justifié pour financer les services publics, 83% affirment que la lutte contre la fraude fiscale est insuffisante et 85% estiment que les recettes fiscales sont mal utilisées, selon notre dernier sondage* "L’Opinion en direct" dévoilé ce mercredi par l’institut Elabe.
Les mesures prioritaires des Français
Les Français sont également 78% à estimer que le système fiscal actuel ne permet pas une redistribution des richesses entre les différentes catégories de la population.
Pour rendre l’impôt plus juste et plus efficace, 57% des sondés préconisent de faire de la lutte contre la fraude fiscale une priorité, devant la suppression des niches fiscales (42%) et le rétablissement de l’ISF (37%). Viennent ensuite la création d’une tranche supplémentaire de l’impôt sur le revenu pour les hauts revenus (36%) et la baisse de la TVA (35%), rendre l'impôt plus progressif en ajoutant des tranches d'imposition (32%), faire payer l'impôt sur le revenu à tous les ménages (26%) et revenir sur l'augmentation de la CSG (18%).

Les Français ne croient pas à la baisse d'impôts
"Nous devons baisser plus vite les impôts", a déclaré Edouard Philippe lors de la restitution du grand débat lundi. Pour répondre à "une immense exaspération fiscale", le Premier ministre s’est engagé à alléger la fiscalité pour les ménages, sans donner davantage de détails.
Une sortie qui n’a visiblement pas convaincu les Français. En effet, 71% des personnes interrogées ne croient pas à l’annonce du chef du gouvernement. Dans le détail, ils sont 48% à penser qu'elle n’est "pas vraiment crédible" et 23% à juger cet engagement "pas crédible du tout". Paradoxalement, ils sont 69% à assurer que la baisse des impôts doit s'accompagner d'une baisse de la dépense publique.
*Sondage réalisé auprès d'un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l'interviewé après stratification par région et catégorie d'agglomération. Interrogation par Internet les 9 et 10 avril 2019.
