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Les complémentaires santé plus chères en 2020

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L’association UFC-Que Choisir pointe une inflation des tarifs des complémentaires santé pas toujours justifiée. La moitié des assurés paieront 80 euros de plus cette année.

En 2020, votre mutuelle pourra vous coûter encore plus cher. La moitié des assurés les moins bien lotis devront ajouter 80 euros à leur facture annuelle, voire 150 euros pour 20% des contrats étudiés par l’UFC-Que Choisir, qui a épluché 500 contrats dans 86 organismes.

Cette inflation s’explique notamment par la hausse des dépenses de santé liées au vieillissement de la population. Quant à l’entrée en vigueur, le 1er janvier, du "100 % santé" pour l'optique et prothèses dentaires, désormais mieux remboursées, le gouvernement assure depuis longtemps que sa réforme doit être sans effet sur les tarifs des complémentaires. Elles sont "largement capables d'assumer" leur part sans incidences sur les tarifs, avait estimé sur BFMTV la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Hausse de 12%

Cette hausse n’est donc pas toujours justifiée, dénonce l’UFC-Que Choisir, quand on voit la disparité entre les organismes: la moitié d’entre eux augmentent ainsi leurs tarifs d’au moins 5%. Chez Swiss Life, c’est 12%, quand la Macif se tient à une inflation de 2,7%.

Les écarts sont déjà criants d’un foyer à l’autre, selon l'âge et la ville du client: fin 2019, une étude avait montré qu’un couple de septuagénaires parisiens paiera sa complémentaire 2.800 euros par an, quand une famille avec deux enfants paiera en moyenne un peu plus de 1000 euros.

L'inflation plus forte chez les sociétés d'assurance

Parmi les grandes familles de complémentaires santé, ce sont les mutuelles qui sont le moins inflationnistes (+ 4,6%), devant les sociétés d’assurance (+ 4,9%), calcule l’Union des consommateurs. Elle dépêche la ministre de la Santé de publier au plus tôt le décret, prévu au plus tard pour décembre, qui permettra aux assurés de résilier leur contrat à tout moment. "Ils joueront ainsi leur rôle de régulateur du marché, et permettront, par cette concurrence ravivée, une baisse des prix."

Dans le projet initial du gouvernement, cette rupture facilitée était même prévue pour le 1er janvier 2020. Mais face à la pression des mutuelles et pour des questions constitutionnelles, il s'était ravisé.

Fanny Guyomard avec AFP