La Française des Jeux condamnée aux Prud’hommes à Orléans

Le courtier qui employait les plaignants avait pour mission de placer les tickets de loto et jeux à gratter chez les buralistes de la région. - PASCAL GUYOT / AFP
Neuf anciens salariés d’un courtier de Chartres qui travaillait pour la Française des Jeux viennent d’obtenir gain de cause devant le tribunal des Prud’hommes. Les conseillers prud’homaux ont considéré que la FDJ était co-employeur de ces personnes, et qu’à ce titre elle aurait dû leur verser des indemnités de licenciement. Ils ont donc condamné le groupe en instance de privatisation à les indemniser à hauteur de 349.000 euros, rapporte France Bleu Orléans ce lundi.
Ces anciens salariés, âgés de 45 à 57 ans, avaient travaillé successivement pour deux courtiers sous-traitants de la Française des Jeux dans la région centre. Ces prestataires avaient pour mission de vendre des bulletins de Loto et des jeux à gratter aux buraliste du Loiret et du Loir-et-Cher.
Parmi ces neuf ex-employés, sept étaient des commerciaux, les deux autres une secrétaire et une femme de ménage. Devant les prud’hommes, ils arguaient que leurs licenciements, intervenus entre 2016 et 2017, avaient coïncidé avec une réorganisation interne à la FdJ.
L’opérateur de jeux de hasard, lui, s’était défendu en plaidant que les courtiers géraient leurs affaires de manières indépendante. Mais le conseil, lui, a estimé "l’activité et la direction de la société du courtier étaient régies par la FDJ directement au moyen de directive". En outre, c’est elle et seulement elle qui fixaient aux courtiers "leurs objectifs" et leur fournissaient "les moyens", ne laissant au sous-traitant "aucune marge de manœuvre".
Le conseil a donc qualifié la FdJ de "co-employeur". La Française des Jeux, de son côté, a précisé qu’elle comptait faire appel de ce jugement.