Pour Christophe Castaner, verser le RSA sans "aider quelqu’un dans l'insertion, c'est la réponse des lâches"

C'est une des mesures polémiques du candidat Macron: conditionner le versement du Revenu de solidarité active (RSA) à des heures de travail hebdomadaires. Invité sur BFMTV-RMC, le président du groupe LaREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner a justifié ce conditionnement avec pour objectif le "plein emploi" en France.
"Nous avons une perspective extraordinaire par rapport à notre histoire de ces 30 dernières années, c'est celle du plein emploi" explique-t-il. "Nous avons déjà fait la moitié du chemin, on peut l'atteindre. Et donc offrir à ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi et qui sont au RSA, la possibilité de l'emploi, c'est une mesure de justice, une mesure de pouvoir d'achat."
"C'est une mesure essentielle et je refuse de tomber dans les mauvais procès, dans la caricature. Aider quelqu’un dans l'insertion, c'est toujours mieux que de lui donner une allocation. L'allocation, c'est la réponse des lâches" tranche-t-il.
"Donner les moyens de l'émancipation"
"Certains aujourd'hui considèrent qu'être de gauche c'est de donner une allocation: 'prenez l'allocation et on en parle plus'. Moi je considère qu'il faut donner les moyens de l'émancipation, d'une formation, d'un engagement" poursuit-il.
Problème: tout le monde ne peut pas forcément se le permettre. "Il ne s'agit pas d'imposer aux bénéficiaires du RSA 15 heures de travail pour tous. Il faudra prendre en compte les situations individuelles mais surtout les accompagner" assure Christophe Castaner. "On va prendre en compte la situation d'une mère isolée, par exemple avec deux enfants, qui ne peut pas avoir les mêmes disponibilités, les mêmes moyens."
Reste que la mesure "se fera" tranche l'ancien ministre de l'Intérieur.
Début janvier, la Cour des comptes avait souligné dans un rapport les échecs du dispositif pour lutter contre la précarité.