Onzième producteur mondial de pétrole, le Venezuela est obligé d’en importer par manque d'électricité

PDVSA, la compagnie publique pétrolière du Venezuela - Federico PARRA / AFP
La situation est particulièrement délicate au Venezuela. Le pays, qui tire l’essentiel de ses revenus du pétrole, a vu sa production chuter d’un million de barils par jour en mars, rapporte Le Figaro. Du jamais vu depuis seize ans.
Face aux difficultés croissantes, ce membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), onzième producteur mondial, a été contraint par l’intermédiaire de la compagnie publique Petroleos de Venezuela SA (PDVSA) de faire l’acquisition d’un cargo de brut auprès du Nigeria, soit près d’un million de barils de pétrole léger.
L’industrie pétrolière du Venezuela pâtit des sanctions de Washington qui a interdit aux raffineries américaines d’acheter du brut à la compagnie nationale PDVSA. En pleine crise économique et politique, le pays est confronté à des pannes d’électricité à répétition tandis que son président Nicolas Maduro est contesté à l’international mais aussi par une partie de son peuple. Le Fonds monétaire international estime en outre que le PIB du Venezuela chutera de 25% cette année et que le taux de chômage dépassera 44%.
Pression du l'Iran
Le Venezuela n’est pas le seul pays dont l’industrie pétrolière est en difficulté. Lundi, les États-Unis ont notamment annoncé l’annulation des exemptions américaines qui permettaient à certains pays d’importer du brut iranien.
Après avoir affirmé que le royaume compenserait les pertes causées par les déboires de l'Iran, grand rival historique et géopolitique, le ministre de l'Energie d’Arabie Saoudite Khaled al-Faleh a nuancé ses propos mercredi en précisant que la hausse de la production saoudienne ne se ferait pas "immédiatement".
Ryad pourrait dès lors envisager de faire pression sur les autres membres de l’Opep et leurs partenaires pour qu'ils augmentent leurs extractions, malgré l'accord de limitation qui les engage et qui avait été renforcé fin 2018. Mais selon les experts, les capacités de production seraient sérieusement amoindries et, comme au Venezuela, il n'y aurait plus de marge d'erreur en Libye, au Nigeria, deux pays où les tensions géopolitiques menacent également de faire flancher les exportations.