L'Espagne veut rapatrier ses talents chassés par la crise

Pedro Sanchez veut faire revenir les travailleurs espagnols qualifiés. - Oscar del Pozo - AFP
Le gouvernement socialiste espagnol a annoncé ce mercredi travailler à un plan pour faciliter le retour des nombreux travailleurs qualifiés ayant quitté le pays à cause de la crise économique de 2008-2013.
Selon les chiffres de l'exécutif espagnol, le nombre d'Espagnols installés à l'étranger a augmenté de plus de 940.000 depuis 2009, quand le chômage explosait dans le pays frappé de plein fouet par la crise.
La majorité de ces émigrés étaient des jeunes qualifiés -ingénieurs, scientifiques, médecins...- que le gouvernement de Pedro Sanchez veut aider à rentrer, a déclaré à la presse la secrétaire d'État aux Migrations Consuelo Rumi. Le plan, prévu pour début 2019, n'établit pas d'objectif chiffré de retours, a-t-elle précisé.
Pas d'aide financière au retour
Il consiste principalement à faciliter le contact sur internet entre ces expatriés et les entreprises espagnoles à la recherche de main-d'oeuvre qualifiée. "Les profils demandés par les entreprises (...) sont en lien avec la technologie et la recherche", a déclaré Consuelo Rumi.
Le gouvernement n'a pas prévu de verser une aide financière au retour, à l'exception de certains projets, "par exemple de recherche, qui seraient très importants et apporteraient une valeur ajoutée" à l'Espagne. La secrétaire d'État a reconnu des "résistances" de la part des émigrés, les conditions de travail étant souvent moins favorables en Espagne.
Le pays a toujours le deuxième taux de chômage le plus élevé de la zone euro (14,5% en septembre) et détient le record de contrats temporaires (26,9%), deux phénomènes tirant les salaires vers le bas. Des quelque 2,5 millions d'Espagnols résidant à l'étranger, 1,5 million vivent sur le continent américain, tandis qu'une bonne partie des migrants partis pendant la crise se sont installés au Royaume-Uni et en Allemagne.