Inondations: les assureurs estiment à 200 millions d'euros le coût des dégâts

- - Pascal PAVANI / AFP
La facture est tombée. Une semaine après les fortes intempéries qui ont fait 14 morts dans l'Aude, les assureurs ont fait part de leur estimation des dégâts. Au total, le coût s'élève à 200 millions d'euros pour 16.000 sinistres déclarés.
Ces chiffres correspondent aux estimations communiquées dimanche par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, et sont diffusés le jour du déplacement du président Emmanuel Macron dans le département pour apporter son soutien aux victimes des inondations qui ont causé la mort de 14 personnes.
Les assureurs estiment que les inondations pourraient "au final avoir occasionné plus de 30.000 sinistres". Le coût total se répartit entre les habitations (68%), les véhicules (18%) et les biens professionnels (14%).
L'état de catastrophe naturelle a été reconnu jeudi dans 126 communes du département de l'Aude, qui concentre "à lui seul 90% des dommages", selon les assureurs, ce qui doit permettre aux personnes touchées d'être indemnisées rapidement.
La Fédération française de l'assurance a précisé dans son communiqué que les assureurs accepteront les déclarations de sinistres "jusqu'au 30 novembre 2018 pour les communes reconnues en état de catastrophe naturelle".
Des représentants des compagnies d'assurance et "près de 200 experts" ont été mobilisés pour répondre à la demande des assurés et des autorités locales.
Trois mois de pluie en quelques heures
Les 14 et 15 octobre, l'Aude a reçu en quelques heures l'équivalent de trois mois de pluies, les pires localement depuis 1891, qui ont fait également plus de 70 blessées. Des centaines de personnes sont sinistrées, leur maison dévastée, des routes sont éventrées, des villages ravagés.
Le conseil départemental de l'Aude doit voter lundi 37 millions d'euros de crédits supplémentaires pour aider les sinistrés et engager les premiers travaux de rénovation La Région Occitanie a annoncé un plan d'investissements de 25 millions d'euros, qui sera voté le 16 novembre prochain.
Le président de la République, Emmanuel Macron, est déplacement ce lundi dans le département pour rendre visite aux habitants victimes des inondations.
Certains sinistrés soulignent qu'ils ne se savaient pas être en zone inondable et dénoncent l'urbanisme rampant. "C'est facile de venir aider, de venir pleurer. Il y a des morts mais ça pourrait être évité. Ici après le pont là, il y a eu de l'eau jusqu'au toit et on continue à laisser contruire", avait auparavant dit à la presse Bernadette Exposito, une retraitée en colère, dont la maison a été inondée.
"On ne le savait pas quand on a acheté en 1999. On a eu une inondation en 1999 avec 80 cm d'eau. Cette fois, c'est 1,50m", a-t-elle déploré.
Les vignes détruites
Accompagné notamment du nouveau ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et du ministre chargé des collectivités territoriales Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron a rencontré les familles des 14 personnes décédées, réunies dans la salle polyvalente ainsi que des maires des communes sinistrées, puis a visité un quartier du village.
Parmi ces proches, figure la veuve de Jean Mazières, tué en mars à Carcassonne lors d'un attentat jihadiste, et qui a perdu ses parents dans l'inondation. Emmanuel Macron est ensuite attendu à Trèbes, à 20 kilomètres de là, où 6 personnes sont mortes durant la crue. Il doit y déjeuner avec les acteurs engagés dans les secours, avant de prononcer un discours.
"La solidarité de l'État sera totale", a promis lundi le nouveau ministre de l'Agriculture Didier Guillaume sur CNews. "La priorité, c'est le relogement, c'est les familles, c'est la reconstruction".
Il a assuré les agriculteurs de la présence de l'État "à leurs côtés pour les aider", soulignant attendre un point exact sur la situation agricole "absolument catastrophique", les vignes notamment étant détruites.