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Dépenses de santé: les Français n'ont jamais aussi peu payé de leurs poches

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- - Jean-Sébastien Evrard-AFP

Alors que les dépenses de santé ont atteint en moyenne 3037 euros par personne en 2018 (+1,5%), le reste à charge du patient a atteint 214 euros soit 7,0 % en 2018, après 7,5 % en 2017 et 7,7 % en 2016. La forte hausse des prises en charge à 100 % au titre des affections de longues durées (ALD) explique en partie ce résultat.

En France, les dépenses de santé, évaluées à travers la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), s’est élevée à 203,5 milliards d’euros (+1,5%) en 2018 (8,6 % du PIB) mais elles n'ont jamais aussi peu pesé sur le porte-monnaie des Français.

En 2018, la participation des ménages aux dépenses de santé a continué de diminuer. Leur reste à charge s’établit à 7,0 % en 2018, après 7,5 % en 2017 et 7,7 % en 2016. Ainsi, la participation directe des ménages aux dépenses de santé s’est élevée à 14,3 milliards d’euros en 2018 (cf détail dans tableau ci-dessous), soit seulement 214 euros par habitant et par an alors que les dépenses représentent 3037 euros par habitant en moyenne. Le montant du débours moyen par ménage varie, bien entendu, selon le profil des personnes (âge, état de santé, etc.).

La prises en charge à 100% des affections longue durée

"La France fait partie des pays de l’Union européenne où la dépense courante de santé au sens international est la plus élevée (11,3 % du PIB soit 1 point de plus que la moyenne de l’UE 15) tandis que la part de reste à charge des ménages est la plus faible des pays de l’OCDE (9 % de la DSCi, dépense courante de santé au sens international)" explique le document officiel du ministère de la Santé, publié ce mardi, sous le titre, "les dépenses de santé en 2018 - Résultats des comptes de la santé".

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La baisse du reste à charge des Français résulte pour l'essentiel de la progression de la part des dépenses prises en charge par la Sécurité sociale (78,1 %) et pour une petite part de celle des organismes complémentaires (13,4 %).

"L’évolution de la part de la Sécurité sociale qui a progressé de 0,2 point en moyenne par an entre 2009 et 2018 est principalement liée à la forte progression du nombre de patients pris en charge à 100 % au titre des affections de longues durées (ALD) comme le diabète, hausse elle-même liée au vieillissement de la population et au développement des pathologies chroniques. La hausse de la part prise en charge par les organismes complémentaires (+0,3 point en 2018) s’explique notamment par une meilleure prise en charge de l’optique et des soins dentaires à la suite de la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise initiée en 2016" souligne le document.

Globalement, la consommation de soins hospitaliers, qui représente 46 % des dépenses de santé en France, a décéléré nettement en 2018 (+0,8 %, après +1,6 % en 2017) tandis que la consommation de soins de ville, elle, est dynamique (+2,9 %, après +2,6 % en 2017). La consommation de médicaments délivrés en ville (16 % de la CSBM) est quasiment stable (-0,2 %) tandis que celle des autres postes de dépenses (transports sanitaires, optique, etc.) augmente de 3,9 %.

Au cours de la période récente, la croissance des dépenses de santé en France est restée stable (+1,4 % en moyenne entre 2009 et 2017) alors qu’au sein des pays de l’UE, les dépenses ont accéléré (+2,0 % en moyenne entre 2013 à 2017, après -0,1 % en moyenne entre 2009 et 2013), conclu le document du ministère de la Santé.

Frédéric Bergé