Financement de la défense: Marylise Léon appelle à mettre "toutes les hypothèses sur la table"

Invitée de la matinale de RTL, la secrétaire générale de la CFDT a évoqué les pistes possibles pour financer l'augmentation des dépenses militaires souhaitée par le président de la République.

Les hypothèses pour financer la hausse du budget des Armées fusent dans tous les sens depuis quelques jours. Et les organisations syndicales entendent également avancer leurs pions sur ce sujet à l'image de Marylise Léon, invitée de la matinale de RTL ce lundi, près d'une semaine après l'allocution d'Emmanuel Macron.

"Dans la période, il va falloir que chacun laisse tomber ses dogmes, estime-t-elle. On a beau être dans une période inédite, les vieilles habitudes restent les mêmes. Il faut pouvoir avoir autour de la table l'ensemble des parties prenantes pour évoquer ces mesures."

"Il faut qu'on mette toutes les hypothèses sur la table", a affirmé Marylise Léon.

La représentante syndicale renouvelle son appel à l'organisation d'une conférence des finances publiques: "on a des principes et des propositions à disposition que nous pourrons faire dans cette conférence. Tout doit être sur la table et comme on le fait dans la discussion sur les retraites, pas de totem et pas de tabou."

Activer temporairement le levier de l'impôt?

Concrètement, Marylise Léon considère "qu'il ne faut pas rentrer dans le débat d'opposition entre la défense et le social" et souhaite que "tout le monde fasse des efforts". "La baisse des prestations, ça risque d'être compliqué. Si c'est une question d'impôts, ça peut être une question temporaire comme ça a été évoqué pour le budget 2025, explique-t-elle. Le ciment de la cohésion sociale, c'est l'impôt." À ce titre, elle ouvre la voie à des efforts de la part des entreprises.

"Qui peut contribuer et qui a les moyens de le faire? Tous ne peuvent pas et il faut regarder ça finement. Il faut être à hauteur d'hommes et de femmes."

La secrétaire générale de la CFDT a également eu un mot sur les discussions en cours entre partenaires sociaux autour de la dernière réforme des retraites : "J'entends que des responsables patronaux ne viennent pas de gaieté de coeur mais il faut que chacun prenne ses responsabilités et s'il faut travailler à long terme sur le modèle social, la CFDT y est ouverte [...] Personne ne peut faire le procès de la CFDT dans le cadre de l'équilibre du régime des retraites. La CFDT reste convaincue que le meilleur système des retraites est un régime universel à la carte."

Timothée Talbi